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Depuis 2022, deux infirmières du Centre municipal de santé (CMS) d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) participent, dans le cadre d’un protocole de coopération, au dépistage du cancer du col de l’utérus, en réalisant des frottis. Une montée en compétences appréciée de tous.
Face au faible taux de dépistage du cancer du col de l’utérus sur la commune, l’Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France a lancé en 2021 un appel à projet, auquel la municipalité d’Aubervilliers a répondu. « L’objectif de l’ARS était d’augmenter le nombre d’acteurs de santé pouvant participer au dépistage », explique Catarina Andrade Guerra, l’une des deux infirmières du CMS participant au protocole de coopération.
L’organisation de la permanenceTrois demi-journées par semaine (mardi matin, jeudi matin et après-midi), deux infirmières du CMS proposent des permanences aux patientes pour réaliser des frottis. Pendant chaque demi-journée, trois heures sont consacrées aux rendez-vous (soit environ 12 rendez-vous ouverts par semaine) et une heure à la gestion administrative. Ainsi, en 2022, les deux infirmières ont réalisé 343 frottis, et 168 au premier trimestre 2023. « Les patientes nous sont orientées par un médecin généraliste du CMS, sinon elles peuvent prendre directement rendez-vous sur Doctolib », rapporte Marie-Emilia Mengha. Et d’ajouter : « Pour faire connaître la permanence, nous avons également prévenu les médecins généralistes de la ville, qui peuvent ainsi nous envoyer leurs patientes en cas de besoin. »
Une formation dédiéeLe dispositif mobilise cinq médecins généralistes du CMS ayant une formation en gynécologie ainsi que les deux infirmières. La réalisation d’un frottis ne relevant pas du décret de compétences des infirmières, elles ont donc dû être formées dans le cadre d’un protocole de coopération. « Les médecins généralistes du CMS nous ont dispensé une formation théorique et pratique, fait savoir Marie-Emilia Mengha. Nous avons bénéficié d’un temps d’observation puis d’un temps de supervision, avant de pouvoir réaliser les frottis en autonomie. » Un médecin référent doit cependant rester disponible, sur site, pour venir en aide aux infirmières si besoin. « C’est le cas par exemple si nous observons une anormalité au niveau du col ou tout simplement si nous avons besoin de son avis », ajoute-t-elle.
Il a été convenu que les infirmières rappellent les patientes lorsque le résultat est négatif et le médecin s’en charge s’il est positif. « Depuis le début de l’année 2023, nous avons aussi créé un tableau de suivi afin de rappeler à un an les patientes dont le résultat était positif », précise Marie-Emilia Mengha.
Les deux infirmières sont particulièrement enthousiastes d’avoir acquis de nouvelles compétences et d’élargir leur activité. « Nous travaillons également au planning familial et pour nous, la réalisation des frottis représente vraiment un complément à notre activité, d’autant plus que lors des rendez-vous, nous pouvons aborder d’autres thématiques telles que les questions de sexualité, de violences », fait savoir Catarina Andrade Guerra. Cette permanence est également l’occasion de faire de l’éducation à la santé aux femmes qui ne sont pas toujours informées de l’objectif d’un frottis. « Si elles en comprennent l’utilité, dans cinq ans, elles reviendront pour leur suivi. De même que si leur frottis est positif, elles vont comprendre l’intérêt du dépistage de contrôle », conclut Catarina Andrade Guerra.