À Carhaix, les infirmières mobilisées pour la proximité
La proposition-phare du rapport Larcher – le rapprochement d’hôpitaux publics d’un même territoire – inquiète les défenseurs des établissements de proximité. « Notre cas illustre la logique générale », estime Clarisse Sibéril, infirmière au centre hospitalier de Carhaix-Plouguer (Finistère), redoutant la transformation de l’hôpital en centre de gériatrie.
La situation de l’établissement de quelque 600 salariés a « toujours été fragile », explique cette professionnelle arrivée il y a trente et un ans. Depuis quelques semaines, les menaces se précisent. Elles pèsent sur la maternité et la chirurgie. Deux services dont la fermeture aurait « des répercussions sur tout l’hôpital et la population ».
Le principal problème de cet établissement isolé au cœur de la Bretagne ? « Le recrutement des médecins », répond la déléguée CFDT. Pour beaucoup, la moitié du déficit – plus d’un million d’euros en 2007 – s’explique par le recours à des médecins intérimaires.
Dans le pays, c’est le branle-bas de combat. Un comité de défense et de développement de l’hôpital est né en février. Il exige en particulier un moratoire. Fin mars, 7 000 personnes ont défilé en ville. Presque l’équivalent du nombre d’habitants de Carhaix.
Elle aussi infirmière en « gastro », Catherine Henry se bat contre l’idée selon laquelle la qualité des soins dépendrait de la taille de l’hôpital. Ce préjugé « dévalorise » le personnel. Les soignants, ici, défendent les soins dispensés à Carhaix et l’ambiance plus « familiale » que dans de plus grands établissements.