Alli* (orlistat 60 mg, GlaxoSmithKline), la pilule anti-obésité, est disponible en France dans les pharmacies derrière le comptoir, sans prescription médicale depuis le 6 mai. Ce médicament est indiqué dans le traitement de l'obésité si l'indice de masse corporelle (IMC) est égal ou supérieur à 28 kg /m2. Seuls les adultes de plus de 18 ans y ont accès. Le traitement doit être associé à un régime hypocalorique et pauvre en graisses et à la pratique d'un exercice physique régulier. La pilule agit dans l'intestin pour limiter l'absorption des graisses ingérées dont elle facilite l'élimination par voies naturelles.
Il ne s'agit pas d'un nouveau médicament, mais d'une version à demi-dose de Xenical (Orlistat), une molécule connue et délivrée sur ordonnance depuis 1998. Le Collectif national d'associations d'obèses espère que cette mise sur le marché sera une "main tendue" aux patients obèses pour les encourager à consulter mais l'association Allegro Fortissimo s'inquiète des risques de mauvaise utilisation.
Une vaste campagne de promotion
Alli* est disponible sous deux conditionnements : boîte de 42 gélules pour deux semaines de traitement au prix conseillé de 39,90 euros, boîte de 84 gélules pour un mois de traitement au prix conseillé de 59,90 euros. Selon le laboratoire GSK, le traitement reviendrait ainsi à 2 euros par jour.
Il concernerait 150.000 à 200.000 patients susceptibles d'être intéressés par le produit. 3 millions d'euros vont être consacrés à sa campagne de promotion : affichage, plublirédactionnels, documents et formations pour les pharmaciens, site internet www.alliprogramme.fr (qui sera opérationnel cet été). Les pharmaciens devraient orienter vers un médecin les patients dont l'IMC est égal ou supérieur à 28 kg/m2 avec des pathologies associées et les patients ayant une obésité sévère (IMC supérieur à 35 kg/m2). Aux Etats-Unis, cinq millions de personnes ont utilisé Alli* depuis son lancement en juin 2007.
Défense des pharmaciens
La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a indiqué sur LCI qu'elle défendrait les pharmaciens qui seraient poursuivis pour avoir refusé de vendre ce médicament à des personnes qui n'en ont pas besoin. Elle a rappelé qu'il fallait utiliser ce produit «avec précaution». Pour Jean Marimbert, le directeur général de l’Afssaps (1) «Alli est un sujet de test sur le développement du conseil officinal. Nous avons besoin d’un rôle actif du pharmacien pour aider au bon usage de ce médicament, notamment pour faire le pont avec la prise en charge médicale».
(1) www.afssaps.fr
Catherine Hurtaud (avec APM)