Des expérimentations visent à proposer des services aux aidants de patients Alzheimer.
Les prestations de répit et d’accompagnement des familles ayant à charge une personne souffrant de la maladie d’Alzheimer vont être modélisées et développées en France, a annoncé Sophie Bouches, chargée de mission dans le cadre du Plan Alzheimer, à l’occasion du Congrès national des unités de soins, d’évaluation et de prise en charge Alzheimer, jeudi 16 décembre à Paris.
Le système de répit, permettant à l’aidant – le conjoint ou le concubin dans la moitié des cas – d’être accompagné ou de quitter le domicile plusieurs jours, connu au Québec, en Suisse et en Belgique sous le nom de « Baluchon Alzheimer », est en cours de modélisation en France depuis mars 2009 à travers l’expérimentation de onze plates-formes concernant 857 couples aidants-aidés.
Beaucoup d'aidants très âgés
« Environ 67% des aidants ont entre 75 et 89 ans, note Sophie Bouches. Leurs principales difficultés sont l’administration du foyer, l’accompagnement dans les actes de la vie quotidienne et la permanence de l’aide, dans le cas des conjoints. »
Les plates-formes de répit et d’accompagnement permettent de coordonner les aides existantes (répit à domicile, groupes de parole, soutien psychologique) en identifiant un lieu d’accueil pour les aidants -Clic (1), hôpital, association, etc.- et en leur proposant une offre adaptée, rapide et de proximité.
Par ailleurs, un appel d’offres a permis de sélectionner des opérateurs pour des formules particulières d’assistance : le répit à domicile, la garde de nuit à domicile, les activités sociales et culturelles pour le couple aidant/aidé et les séjours vacances.
39 équipes pilotes de Ssiad
« Les dispositifs de répit à domicile seront modélisés en mars 2011. Les plates-formes, elles, ont aussi vocation à se développer sur le territoire en 2011 et 2012 », a ajouté Jean-Philippe Flouzat, conseiller technique référent du plan Alzheimer à la Direction générale de la cohésion sociale.
Celui-ci a également évoqué l’expérimentation des équipes spécialisées de services de soins infirmiers à domicile (Ssiad) intervenant pour les malades Alzheimer, visant à favoriser le maintien à domicile.
« Il s’agit de faire reprendre aux gens les activités qu’ils aimaient faire auparavant, comme le jardinage ou la cuisine, et d’expliquer à l’aidant comment gérer les troubles comportementaux, avec l’intervention de professionnels pour 12 à 15 séances prescrites par le médecin », a détaillé Jean-Philippe Flouzat, qui note que 39 équipes pilotes ont été retenues en 2009.
Les équipes sont composées d’ergothérapeutes, de psychomotriciens, assistés d’un aide-soignant ou d’un aide médicopsychologique ayant été formé pour devenir « assistant de soins en gérontologie », et de l’infirmière coordinatrice de Ssiad qui évalue, est en contact avec le médecin traitant et définit les modalités de l’intervention.
« Les Ssiad porteurs de cette expérimentation doivent avoir une capacité minimale de 60 places », ajoute Sophie Bouches, qui annonce 500 équipes opérant sur le territoire en 2012.
Texte: Adrien Le Gal
Photo: © Papirazzi - Fotolia.com
1- Centre local d'information et de coordination gérontologiques.