Alzheimer: le «baluchon» à la française appelé à se développer

28/12/2010

Alzheimer: le «baluchon» à la française appelé à se développer

Des expérimentations visent à proposer des services aux aidants de patients Alzheimer.

Les prestations de répit et d’accompagnement des familles ayant à charge une personne souffrant de la maladie d’Alzheimer vont être modélisées et développées en France, a annoncé Sophie Bouches, chargée de mission dans le cadre du Plan Alzheimer, à l’occasion du Congrès national des unités de soins, d’évaluation et de prise en charge Alzheimer, jeudi 16 décembre à Paris.

Le système de répit, permettant à l’aidant – le conjoint ou le concubin dans la moitié des cas – d’être accompagné ou de quitter le domicile plusieurs jours, connu au Québec, en Suisse et en Belgique sous le nom de « Baluchon Alzheimer », est en cours de modélisation en France depuis mars 2009 à travers l’expérimentation de onze plates-formes concernant 857 couples aidants-aidés.

Beaucoup d'aidants très âgés
« Environ 67% des aidants ont entre 75 et 89 ans
, note Sophie Bouches. Leurs principales difficultés sont l’administration du foyer, l’accompagnement dans les actes de la vie quotidienne et la permanence de l’aide, dans le cas des conjoints. »

Les plates-formes de répit et d’accompagnement permettent de coordonner les aides existantes (répit à domicile, groupes de parole, soutien psychologique) en identifiant un lieu d’accueil pour les aidants -Clic (1), hôpital, association, etc.- et en leur proposant une offre adaptée, rapide et de proximité.

Par ailleurs, un appel d’offres a permis de sélectionner des opérateurs pour des formules particulières d’assistance : le répit à domicile, la garde de nuit à domicile, les activités sociales et culturelles pour le couple aidant/aidé et les séjours vacances.

39 équipes pilotes de Ssiad
« Les dispositifs de répit à domicile seront modélisés en mars 2011. Les plates-formes, elles, ont aussi vocation à se développer sur le territoire en 2011 et 2012 »
, a ajouté Jean-Philippe Flouzat, conseiller technique référent du plan Alzheimer à la Direction générale de la cohésion sociale.

Celui-ci a également évoqué l’expérimentation des équipes spécialisées de services de soins infirmiers à domicile (Ssiad) intervenant pour les malades Alzheimer, visant à favoriser le maintien à domicile.

« Il s’agit de faire reprendre aux gens les activités qu’ils aimaient faire auparavant, comme le jardinage ou la cuisine, et d’expliquer à l’aidant comment gérer les troubles comportementaux, avec l’intervention de professionnels pour 12 à 15 séances prescrites par le médecin », a détaillé Jean-Philippe Flouzat, qui note que 39 équipes pilotes ont été retenues en 2009.

Les équipes sont composées d’ergothérapeutes, de psychomotriciens, assistés d’un aide-soignant ou d’un aide médicopsychologique ayant été formé pour devenir « assistant de soins en gérontologie », et de l’infirmière coordinatrice de Ssiad qui évalue, est en contact avec le médecin traitant et définit les modalités de l’intervention.

« Les Ssiad porteurs de cette expérimentation doivent avoir une capacité minimale de 60 places », ajoute Sophie Bouches, qui annonce 500 équipes opérant sur le territoire en 2012.

Texte: Adrien Le Gal

Photo: © Papirazzi - Fotolia.com

1- Centre local d'information et de coordination gérontologiques.

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