AP-HM : la prime de la discorde

30/03/2012

AP-HM : la prime de la discorde

A l'Assistance publique des hôpitaux de Marseille, le paiement d'une prime de service est au cœur d'un conflit qui a conduit, jeudi soir, une cinquantaine d'agents à retenir pendant plusieurs heures des membres de la direction et un représentant de l'ARS.

 

Le ton monte à l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille (AP-HM). Jeudi 29 mars, dans l'après-midi, une cinquantaine d’agents ont investi le 3e étage du siège de l’institution pour réclamer le versement total d’une prime. En soirée, sept membres de la direction, dont le directeur général Jean-Paul Segade, et un responsable de l’ARS dépêché pour l’occasion, ont été retenus sur place. Séquestration ou négociation ? Les points de vue divergent.
De l’avis de Bastien Ripert, chef de cabinet de la direction générale, c’était « un dialogue convivial ». Toujours est-il que vers 23 h 45, la police est intervenue pour déloger les manifestants. « On ne va pas s’arrêter là, prévient Marc Katramados, secrétaire général FO, le syndicat majoritaire. Les agents ne font que réclamer leur dû ! » Il s’agit, en l’occurrence, de la prime de service qui s’élève à deux millions d’euros et dont le reliquat aurait dû être versé à 11 000 agents à hauteur de 7,5 % de leur salaire. Or, c’est sur cette même somme que la direction compte pour régler la facture des astreintes impayées. Elle souhaite ainsi dégager 700.000 € pour rémunérer quelque 600 agents. « C’est un problème juridique, assure Bastien Ripert. Nous avons provisionné l’argent nécessaire. Le débat consiste à savoir si l’on préfère donner 60 € à 11 000 agents ou 1000 € à 600 agents. » Pour sa part, la direction estime avoir tranché en faveur des « salariés les plus méritants du point de vue de la continuité des soins ».

Un médiateur dépêché sur place
L’option choisie par la direction ne convient pas aux syndicats (FO, CGT, CFDT et CNI) qui, dès le 22 mars, ont appelé à manifester. « Nous étions plus de 1000 devant la rue Brochier (ndlr : siège de l’AP-HM). Nous avons aussi appelé à une grève illimitée. Les quatre organisations syndicales marchent main dans la main », ajoute Marc Katramados. Suite à la journée d’action du 22 mars, un médiateur devait être nommé. Une semaine plus tard, rien de nouveau. Si bien que, jeudi, la principale revendication portait sur l’arrivée de ce médiateur. En fin de journée, le directeur général de l’ARS, Dominique Deroubaix, a annoncé le nom de l’Inspecteur général des affaires sociales (Igas), Jacques Métais, chargé de démêler l’imbroglio marseillais et censé arriver sur place mardi 3 avril.
Pas de quoi calmer la colère syndicale : « Nous ne savons ni l’heure à laquelle il vient, ni sa mission », fulmine Danièle Ceccaldi, secrétaire de la CGT- AP-HM. Et son homologue de FO de poursuivre : « Si l’on veut que la paix revienne dans les hôpitaux de Marseille, il faut que Jean-Paul Segade parte ! » Au-delà du conflit de personnes, la polémique semble loin de s’apaiser dans la cité phocéenne. L’intersyndicale invite le personnel à « arrêter les astreintes, les heures supplémentaires, refuser de répondre au téléphone à domicile et refuser tout changement de planning ». Elle appelle en outre à un arrêt de travail mardi 3 avril, dès 13 h 30, pour manifester devant le siège de l’AP-HM et « recevoir l’envoyé du ministère ».

Marjolaine Dihl

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