AP-HP : réflexion autour d’une majoration de 30 % du CAE pour les ESI en psychiatrie

La psychiatrie à l’AP-HP, ce sont 12 services adulte et 7 services de pédopsychiatrie, soit 600 lits d’hospitalisation complète, dont 102 de pédopsychiatrie. Cependant, d’après le compte-rendu de la Commission médicale d’établissement (CME) de l’AP-HP du 13 février, 25 à 30 % des lits de psychiatrie sont fermés faute de personnels infirmiers. En parallèle, les besoins augmentent, que ce soit pour des prises en charge urgentes ou en hospitalisation. Les conséquences se font ressentir sur les délais d’accès aux soins, la qualité et la sécurité de la prise en charge des patients et l’épuisement des équipes.

Face à cette situation, Nicolas Revel a fait part de son souhait d’examiner la possibilité d’augmenter la capacité d’offre de soins psychiatriques (adultes et enfants) dans le cadre de la définition de la stratégie de l’établissement à cinq ans. Il a, à cette occasion, annoncé sa volonté de majorer de 30 % des Contrats d’allocation d’études (CAE) dans les services de psychiatrie – une mesure qui concernera aussi la gériatrie et les blocs –, ainsi que l’ouverture d’un concours pour une centaine d’emplois titulaires de psychologues.

Mis en place depuis 2020 par l’Agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France, dans le cadre de son plan « Ressources Humaines en santé », le CAE, qu’elle co-finance, permet aux établissements de santé et médico-sociaux de recruter du personnel sur des professions en tension, et d’attirer ainsi que de fidéliser les nouveaux diplômés dans la région. Pour y parvenir, ils versent une allocation forfaitaire aux étudiants en dernière année d’études, inscrits dans les écoles ou instituts de formation en santé relevant de métiers en tension, en contrepartie d’un engagement de servir de 18 mois au sein de ces établissements. D’un montant de 750 euros par mois pour les étudiants en soins infirmiers en 3^e année, la majoration leur permettrait donc de percevoir 225 euros de plus par mois, soit 975 euros. L’AP-HP espère ainsi fidéliser les professionnels pour améliorer la qualité et la sécurité des soins dans les services en tension. Le compte-rendu de la CME précise également qu’en janvier 2024, aucun départ d’infirmiers en CAE n’a été constaté à la fin de leur 18 mois d’engagement.

Laure Martin