Face à une situation financière à nouveau « critique », le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie prône une médecine de « parcours ».
Huit ans après son premier rapport, le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) tire à nouveau la sonnette d’alarme. Jugeant que « la situation financière de l’assurance maladie traverse de nouveau, après une phase de redressement, une période extrêmement critique », le HCAAM a adopté, le 22 mars, un avis présentant ses préconisations et souhaite que le « débat public s’en saisisse ».
Si les membres de cette instance de réflexion – partenaires sociaux, professionnels de santé, élus, mutuelles, etc. - réaffirment les principes de solidarité entre malades et bien-portants et de couverture de l’ensemble des soins, ils insistent sur le fait que « les dépenses d’assurance maladie ne doivent pas être financées par l’endettement ».
La crise ayant fait chuter les recettes, « depuis 2009, l’assurance maladie connaît chaque année un déficit important ». Pour y remédier, il faut non seulement diminuer les dépenses mais aussi poser « la question de recettes nouvelles pour l’assurance maladie », dont l’équilibre financier doit être assuré « dans la durée ». « La dépense de santé des Français occupe de facto une part de plus en plus importante de la richesse produite par le pays », et ce même en période de croissance, met en garde le HCAAM.
Renforcer la coopération entre personnels soignants
En ligne de mire du HCAAM : « la chronicité croissante des maladies » et la poly-pathologies, touchant notamment les personnes âgées, qui impliquent « pour chaque malade » la présence de nombreux soignants et qui représentent « une part très importante de l’ensemble des coûts de soins et de remboursement ».
L’instance estime ainsi que c’est sur la qualité et l’efficacité des parcours de soins que doivent se concentrer les efforts. Et pour cela, il faut « renforcer, à tous les niveaux, les dimensions pluri-professionnelles du travail soignant » et favoriser une meilleure coordination notamment entre médecins et infirmières, mais également entre médecine de proximité et hôpital. L’avis préconise l’extension des rémunérations au forfait et une participation plus active du malade à l'élaboration de son parcours.
Le HCAAM pointe, par ailleurs, les obstacles territoriaux à l’accès aux soins et prône l’établissement de « règles en matière d’installation des institutions, services et professionnels de santé ». Pour remédier aux inégalités financières et à l’importance des « reste à charge », le rapport préconise enfin une clarification et une simplification des règles de prise en charge.
Aveline Marques