Bain de jouvence en gériatrie

La gériatrie est trop souvent le parent pauvre dans nos institutions. Face à cette réalité, on ne peut que s’incliner devant la mobilisation des professionnels venus partager leur expérience, vendredi 21 septembre, à l’Hôpital européen George-Pompidou, lors de la 1re journée paramédicale de gériatrie de l’AP-HP, sur les bonnes pratiques et les innovations. Roselyne Vasseur, directrice des soins à l’AP-HP, a souligné que, « même dans des locaux parfois vétustes, les équipes innovent chaque jour au bénéfice des malades ou des résidents ». Mireille Faugère, directrice générale de l’AP-HP, a montré la totale cohérence des travaux présentés avec les priorités régionales et nationales d’amélioration de la qualité des soins aux personnes âgées, avant d’insister sur la nécessaire collaboration à favoriser dans les établissements et entre la ville et l’hôpital.

Une aide dans les gestes courants

En insistant sur le fait qu’ « un organisme vieilli est un organisme limité, pas un organisme insuffisant », le Docteur Georges Sebbane a parfaitement introduit le besoin chez les personnes âgées d’être aidées dans des gestes devenus courants, comme prendre des médicaments. Lorsqu’un trouble de déglutition ou cognitif transforme cet acte en risque, l’équipe du SSR de l'hôpital Lariboisière sait maintenant le prévenir grâce à la réflexion menée en lien avec le pharmacien, qui a permis d’établir une liste des formes galéniques à respecter, et d’acquérir un écrase-pilule et des sachets adaptés à la sécurité d’administration des traitements.

A l'hôpital René-Muret, l’éducation thérapeutique est devenue l’affaire de tous au sein de l’équipe en hôpital de jour SSR, grâce au programme mis en place pour rendre les patients acteurs de leur prise en charge thérapeutique. En long séjour, à l'hôpital Charles-Foix, les professionnels ont fait de l’évaluation de la pertinence des perfusions sous-cutanées une priorité et le thème d’une évaluation des pratiques professionnelles (EPP), en raison du grand nombre de prescriptions et du faible taux de traçabilité des soins d’hydratation dans le dossier patient. Leurs collègues de l'hôpital Sainte-Périne, conscients que les chutes étaient un motif majeur d’hospitalisation, ont entrepris une série d’actions très pragmatiques pour qu’un chaussage adapté sécurise les patients.

Un personnel qui doit être formé

Prévenir les fugues, développer des ateliers à visée de réadaptation et de stimulation cognitive (hortithérapie ou zoothérapie), pratiquer le toucher relationnel et les bains thérapeutiques : autant de thématiques liées au vieillissement ou à l’altération des capacités, qui nécessitent un personnel formé. La certification des infirmières et des aides-soignantes permet de valider des compétences et de diffuser un savoir à d’autres professionnels, tout en réaffirmant des valeurs fortes.

Au-delà des portes de l’hôpital, les équipes soignantes, via la télémédecine (expérience Vaugirard) ou une équipe mobile gériatrique (Bretonneau) restent en lien avec les personnes âgées et diminuent ainsi les déplacements et les hospitalisations. On le sait, rester à domicile est précieux pour nos aînés. Qu’ils se rassurent, les professionnels de gériatrie ont encore plein d’idées pour les y aider et Nicolas Pruvot, directeur des soins, l’a promis, il y aura d’autres journées de ce type pour en parler.
 
Sylvie Gervaise