Baisse de forme du secteur privé

11/06/2012

Baisse de forme du secteur privé

Le rapport sectoriel 2012 de la FHP, portant sur l’année 2010, fait état d’une rentabilité en baisse pour les cliniques et hôpitaux privés français. À cela s’ajoute un fort endettement.

Avec plus de 114 000 lits et places, 5,8 millions de séjours MCO (médecine, chirurgie, obstétrique), 2,2 millions de passages aux urgences, 11 millions de journées SSR (soins de suite et de réadaptation) et 4,5 millions de journées en psychiatrie en 2010, les 1128 cliniques et hôpitaux privés représentent un quart de l’offre et un tiers de l’activité hospitalière. En 2010, le secteur a réalisé 12,9 milliards de chiffre d’affaires, soit une hausse de 3 % par rapport à 2009, selon le rapport sectoriel rendu public mardi 5 juin par la Fédération des cliniques et hôpitaux privés de France (FHP)*. Un bon résultat nuancé par une baisse de rentabilité : elle s’élève à 1,9 % du chiffre d’affaires, contre 2,3 % l’année précédente, en raison d’une stabilité des revenus couplée avec une augmentation des charges. Cette tendance à la baisse s’observe depuis 2005, année record de rentabilité avec 3,3 % du chiffre d’affaires. Si les cliniques mixtes (MCO avec SSR et/ou psychiatrie et/ou HAD) tirent leur épingle du jeu, la rentabilité des cliniques MCO est « fortement déclinante », note le rapport.
Autre source d’inquiétude : l’endettement financier est en augmentation, à 82 % des fonds propres. Fin 2010, 28 % des cliniques étaient déficitaires. Parmi les cliniques MCO, la proportion des établissements déficitaires monte à 35 %. « Le niveau des pertes ainsi réalisées (123 millions d’euros) et le montant de leurs capitaux propres (58 millions d’euros) conduit à s’interroger sur la pérennité de près d’un tiers des cliniques françaises à plus d’un an », alerte le rapport.

Plus de 52 000 infirmières
Le secteur reste dynamique en termes d’emplois : les cliniques emploient plus de 150 000 salariés, dont plus de 52 000 infimières**. Un effectif en hausse de 3 % par rapport à 2009. 16 % des infirmières exercent ainsi dans le secteur privé. Les soignantes sont sensiblement plus jeunes que dans les autres secteurs, note la FHP : 38,7 % ont moins de 35 ans, contre 28 % dans les établissements privés non lucratifs et 32 % dans le secteur public hospitalier. 89 % du personnel exerce en CDI, contre 78 % l’année précédente, et 75 % des salariés non-médicaux sont à temps plein. Âgés en moyenne de 40 ans, ce sont des femmes à 85 %.
Le secteur privé n’étant pas épargné par « les tensions sur les métiers du secteur sanitaire », la FHP profite de cet état des lieux pour réclamer, pour les formations réglementées et notamment le DE d’infirmière, un « très large assouplissement de ce système des quotas qui a fait les preuves de son incapacité à donner de la fluidité au système ». La fédération souhaite également que soit favorisée la création d’écoles et d’instituts de formation privés « afin de diversifier l’offre de formation et de l’adapter aux réalités du terrain ». Autres propositions : augmenter les financements en régions pour la création de places supplémentaires dans les écoles et intensifier la communication sur les métiers de santé auprès des jeunes générations.

Aveline Marques


 
*Rapport réalisé en partenariat avec le Groupe Montaigne et le cabinet Mazars, pour la partie financière.
 
**Dont : 360 directeurs de soins infirmiers, 490 Iade, 2 251 Ibode, 45 017 IDE, 999 infirmiers de secteur psychiatrique, 594 puéricultrices et 3073 surveillants et cadres infirmiers.

 

 

(Pour aller plus loin, lire l'enquête à paraître dans L'Infirmière magazine du 1er juillet)

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