16/01/2020

Accès aux soins : l’Igas pointe le faible recours à l’interprétariat professionnel

La possibilité de recourir à un interprète professionnel est une condition sine qua non de l’accès aux soins et à une prise en charge de qualité. Or, selon un rapport de l’Igas (Inspection générale des affaires sociales), publié le 14 janvier, le recours à l’interprétariat professionnel doit être mieux cadré. La prise en compte des difficultés linguistiques – qui concernent potentiellement 800 000 étrangers parlant pas ou peu le français  est généralement bien organisée, via notamment des structures associatives, mais, constate l’Igas, le recours à des interprètes professionnels est minoritaire. C’est pourtant une recommandation de la Haute autorité de santé (HAS).

En comparaison avec d’autres pays, la France est clairement en retrait en la matière, « tant du point de vue du droit (certains pays affirmant un droit à l’interprétariat attaché au patient) que de la pratique », note le rapport. « À population étrangère comparable, le niveau des dépenses en France devrait se situer aux environs de 30 M€ selon les standards anglais ou suisse, voire 300 M€ sur la base des pratiques suédoise contre 6 M€ actuellement ».

Se référant à des structures exemplaires en la matière, comme les CHU de Toulouse et de Strasbourg, le rapport insiste sur la nécessité d’un système « connu et lisible et sa justification affirmée ». En milieu hospitalier, « la mise en place d’une fonction de coordination de l’interprétariat, telle qu’elle existe au CHU de Toulouse apparaît comme une bonne pratique permettant tout à la fois de sensibiliser et de former les professionnels de santé au bon usage de l’interprétariat, d’organiser le recours (procédures de recours, appels d’offres de prestataires, contrôle qualité du service fait…), y compris en gérant avec rigueur les listes de volontaires internes à l’établissement (mises à jour, vérification de leurs compétences linguistiques, organisation de formations) ».

L’Igas propose de faire entrer l’effectivité et la qualité de l’organisation du recours à l’interprétariat professionnel dans le référentiel de certification de la HAS. Sur le volet pratique et économique, les auteurs du rapport suggèrent que l’interprétariat à distance soit la base du système, disponible sur le territoire et à tout moment. L’accès à l’interprétariat présentiel devrait être rendu possible dans les situations où il est le plus opportun (annonce de diagnostic grave, consultations de santé mentale).

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