Dans un avis publié mardi 1er janvier, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande la mise en place d’un programme pilote pour le dépistage du cancer du poumon, en particulier à destination des fumeurs. Un changement de position, depuis son dernier avis, motivé par les données de méta-analyses basées sur les résultats de six études randomisées (DANTE, DLCST, ITALUNG, LUSI, MILD, NELSON). Elles révèlent que « le dépistage par scanner à faible dose chez les personnes fortement exposées au tabac conduit à une réduction de la mortalité spécifique » de 19 %. Il n’y a pas en revanche de baisse significative de la mortalité globale.
La HAS préconise non pas un dépistage généralisé mais le lancement d’expérimentations en vie réelle, et notamment la mise en œuvre d’un programme pilote par l’INCa (Institut national du cancer). Elle insiste toutefois sur la nécessité de définir une population cible précise et d’une élaboration claire de la procédure de dépistage.
La Haute Autorité a calculé qu’un dépistage systématique chez les populations fortement exposées au tabac pourrait engendrer une diminution statistiquement significative de la mortalité par ce cancer, « de l’ordre de 5 vies sauvées pour 1 000 personnes dépistées ». Il permet aussi, dans les études, de diminuer (de 33 %) la proportion de cancers du poumon qui ne sont détectés qu’au stade IV, le plus avancé, et que, globalement, il y a une augmentation (multiplication par 2,7) des cancers détectés à un stade plus précoce.
La rédaction