La Haute Autorité de santé (HAS) a publié sur son site le 6 février, une recommandation de bonne pratique. Intitulée « Prise en charge des mutilations sexuelles féminines par les professionnels de santé de premier recours », elle vise à sensibiliser et informer les professionnels en charge du bien-être et de la santé des enfants, des adolescents et des femmes (médecins, infirmières, puéricultrices…) aux mutilations sexuelles féminines. Objectif : mieux les prévenir et les prendre en charge.
La HAS rappelle dans un communiqué que 200 millions de femmes ont été victimes de mutilations sexuelles féminines et en 2010, 125 000 femmes mutilées vivaient en France, deuxième pays en Europe le plus concerné par le sujet.
Deux principaux signaux doivent alerter les professionnels de santé, selon les recommandations : l'origine géographique des parents (la recommandation présente un tableau recensant les pays d'origine des personnes concernées par une mutilation sexuelle féminine) et la présence dans l'entourage de la patiente de femmes ayant subi des mutilations sexuelles (environ 11% des filles de femmes mutilées sexuellement le sont également).
Les recommandations précisent encore la marche à suivre en cas de risque imminent (signalement d’urgence au Procureur de la République) ou non imminent (rédiger une information préoccupante à la cellule de recueil des informations préoccupantes du conseil départemental).
S’agissant de la prise en charge des femmes mutilées, les recommandations détaillent les signes évocateurs d'une mutilation sexuelle subie : modifications du comportement, refus d'un examen médical... En outre, la prise en charge ne « saurait se résumer à la reconstruction chirurgicale ». Elle doit être « globale, psychique, sexuelle et psychocorporelle », précise la HAS.