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06/10/2022

Brigitte Autran : « Je compte bien faire appel à des experts infirmiers »

La composition du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars), successeur du conseil scientifique, a été révélée la semaine dernière. Sa présidente, le Pr Brigitte Autran, revient pour Espaceinfirmier.fr sur le rôle de ce nouveau comité… et sur sa vision de la collaboration avec la profession infirmière.

Pouvez-vous nous rappeler quelles sont les missions du Covars ?

Nos missions sont d’alerter le gouvernement et d’anticiper sur les mesures à prendre en amont ou au cours des crises sanitaires. Nous ne couvrons pas seulement le Covid, et c’est en cela que notre périmètre diffère de celui de l’ancien conseil scientifique. Nous avons par ailleurs une vision que l’on peut qualifier de « One health », c’est-à-dire qu’elle inclue la santé animale et la santé mondiale. Nous couvrons donc non seulement les risques infectieux, mais aussi les risques liés à l’alimentation, au changement climatique, à l’environnement, à la pollution…

En quoi la composition du Covars vous semble-t-elle à même de répondre à ces missions ?

Une bonne partie des spécialistes qui le composent sont justement engagés dans cette approche « One health », qu’il s’agisse des épidémiologistes, des virologues, des cliniciens, des vétérinaires, des sociologues ou spécialistes des politiques de santé, des représentants des patients ou des citoyens…

On note qu’il n’y a pas de représentant de la profession infirmière dans cette liste…

Je souhaitais vivement que le comité inclue des représentants infirmiers. J’ai eu deux contacts très importants à cet effet. Malheureusement, le décret créant le Covars ne prévoit que seize spécialistes, ce qui n’est pas beaucoup. Mais il est prévu que nous puissions associer d’autres experts à nos travaux en fonction des sujets, et je compte bien faire appel à des experts infirmiers.

Sur quels types de sujets ?

Je ne peux pas tout dévoiler, mais je pense que leur apport sera essentiel sur les questions liées à la prise en charge. Je pense notamment à tout ce qui implique la santé mentale, ou encore le lien entre la ville et l’hôpital…

Vous avez reçu votre première saisine de la part du gouvernement, sur quoi porte-t-elle ?

Sans surprise, il s’agit de conseiller le gouvernement sur les perspectives à court et moyen-long terme sur le Covid. Mais nous travaillons aussi sur le monkeypox, les risques vectoriels, les vaccins…

Quelle est votre méthode de travail ?

Elle est assez proche du fonctionnement du précédent comité. Nous avons une réunion plénière par semaine, voire davantage si nécessaire. Nous avons un bureau de trois membres qui coordonne le travail de façon journalière. Nous répondons aux saisines du ministère de la Santé et du ministère de la Recherche par des avis que ces ministères publient.

Certaines voix critiquent l’inaction des pouvoirs publics face à la nouvelle vague de Covid qui frappe le pays. Pensez-vous avoir l’oreille du gouvernement sur ce sujet ?

Je peux vous dire qu’ils ont pris la mesure de la situation, et que le dispositif est en place. Il y a toujours une forte recommandation à recevoir un rappel vaccinal pour les populations éligibles, et à porter le masque dans les lieux clos et à forte densité de personne pour tout le monde. Mais à ce jour, il n’y a pas de raison de proposer une obligation, que ce soit sur la vaccination ou sur le masque. Je rappelle cependant que les personnels de santé font partie des populations éligibles au rappel vaccinal, et que celui-ci leur est chaudement recommandé. Il peut se faire en même temps que le vaccin contre la grippe, mais ce n’est pas une nécessité.

Propos recueillis par Adrien Renaud

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