Alors que la vigilance orange a été levée par Météofrance, Marisol Touraine, en visite ce mercredi au Samu de Paris, a dressé un premier bilan rassurant de la canicule version 2012.
La France peut respirer : Météofrance vient de lever la vigilance orange sur les deux derniers départements concernés, l’Isère et le Rhône. Même soulagement pour Marisol Touraine, en visite ce mercredi après-midi au Samu de Paris, à l’hôpital Necker. « Tout le monde s’est mobilisé et le plan de prévention a été mis en œuvre avec réactivité », s’est réjouie la ministre de la Santé, qui avait déclenché le niveau 2 du plan canicule vendredi 17 août.
« Le nombre d’admissions dans les services d’urgence en France, environ 28 000/jour, est resté stable », a constaté Marisol Touraine, rappelant que la France n’avait pas connu un épisode de chaleur aussi important depuis 2003.
Augmentation des appels au Samu de Paris
Alors que la canicule de 2003, qui avait provoqué la mort de près de 15 000 personnes, avait duré deux semaines, l’épisode de forte chaleur de ces derniers jours a été « plus court mais plus intense », a souligné le médecin urgentiste Patrick Pelloux. A Paris, le Samu a reçu en moyenne 2 000 appels par jour entre le 13 au 21 août; le nombre d’appels a quasiment triplé par rapport à l’année dernière les 20 et 21 août avec, respectivement, 2 346 et 2 173 appels contre 847 et 758 en 2011. Il s’agissait en grande partie de « personnes âgées ou malades en demande de conseils », a précisé Pierre Carli, médecin chef du Samu de Paris. « La prévention a fonctionné », a commenté Marisol Touraine.
« Il y a des choses améliorables, et pas seulement dans le public », a-t-elle nuancé, citant les salariés qui ont dû continuer à travailler en extérieur « aux heures les plus chaudes ». « Les personnes âgées ne sont pas seules à devoir être considérées comme fragiles », a affirmé la ministre, évoquant « un travail de sensibilisation des entreprises » à mener à travers la médecine du travail.
Urgences : « des propositions dans les mois qui viennent »
La ministre de la Santé a de nouveau affirmé sa volonté de réorganiser les urgences : elles devront mieux s’articuler avec la médecine de ville et l’hôpital. Un groupe de travail sera mis en place et fera des propositions « dans les mois qui viennent ». Interrogée sur la question des moyens alloués à ces mêmes services, notamment en été, la ministre a déclaré qu’il s’agissait d’un « enjeu différent ». Pour Patrick Pelloux, qui pourrait bien faire partie du groupe de travail, les questions des fermetures de lit et de manque de personnel devront bel et bien se poser. « Il va falloir remettre des personnels (…) au pied du lit du malade », a-t-il insisté.
Aveline Marques