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L’élection des administrateurs de la Caisse autonome de retraite et de prévoyance des infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, orthophonistes et orthoptistes (Carpimko), se déroulera en ligne du 22 juin au 6 juillet. L’enjeu est majeur pour les Idels, car derrière cette élection se joue la réforme des retraites.
« Cette élection est importante car dans le contexte économique actuel, la réforme des retraites, avortée lors du premier quinquennat, ne pourra plus être différée », souligne Daniel Guillerm, président de la Fédération nationale des infirmiers (FNI). Le président de la République Emmanuel Macron a d’ailleurs annoncé une entrée en vigueur de cette réforme dès l’été 2023. De fait, l’enjeu autour de l’élection des administrateurs de la Carpimko est double. Tout d’abord, un haut taux de participation des infirmières libérales (Idels) « donnerait du poids aux organisations syndicales qui vont négocier la réforme des retraites », explique John Pinte, président du Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil).
Acquérir une représentativitéL’autre enjeu relève davantage d’une « compétition » entre les syndicats pour acquérir la plus grande représentativité au sein du Conseil d’administration de la Carpimko. Les Idels vont en effet élire les administrateurs du collège infirmier, dont les sièges se renouvellent par moitié tous les trois ans. Si auparavant les infirmières détenaient neuf sièges, cette année elles basculent à huit, au profit des kinésithérapeutes ; le nombre de sièges étant proportionnel à la représentativité de chaque profession. Actuellement, trois syndicats sont représentés : la FNI dispose de six sièges dont deux sortants, le Sniil de deux sièges dont un sortant, et Convergence infirmière d’un siège dont un sortant. Nul besoin d’être un syndicat représentatif pour déposer une liste, l’Onsil et Infin’idels, l’ont d’ailleurs fait cette année.
Maintenir l’autonomie du régime complémentaireChaque syndicat a déposé un programme et dans les grandes lignes, les objectifs sont similaires. Tous s’entendent pour défendre l’autonomie du régime complémentaire des Idels. « Nous ne souhaitons pas que l’excédent des fonds dont nous disposons finance les régimes déficitaires comme cela a déjà été envisagé », dénonce Daniel Guillerm. « Nous voulons maintenir et préserver nos réserves qui sont assez conséquentes », complète John Pinte. L’objectif est toutefois de veiller à ce que le système de retraite soit solidaire et équitable. « Nous savons très bien que cela va avoir des conséquences sur les cotisations, mais il faudrait que cela soit neutralisé par une compensation, par exemple un allégement sur les charges afin qu’il n’y ait pas d’impact sur le pouvoir d’achat des Idels, suggère John Pinte. Si nous parvenons à revaloriser les cotisations sans impact, cela permettrait d’augmenter la pension de retraite. L’enjeu est vraiment important. »
Reconnaître la pénibilité du métierParmi les autres enjeux : reconnaître la pénibilité de l’exercice infirmier. « Nous ne sommes jamais parvenus à agir sur ce volet, déplore John Pinte. Pourtant, l’actualité met bien en évidence la pénibilité de notre métier. » « Il faudrait vraiment en tenir compte, soutient Ghislaine Sicre, présidente de Convergence Infirmière. Les Idels ont des troubles musculosquelettiques car elles montent et descendent de leur voiture toute la journée, mobilisent des patients lourds, et psychologiquement, notre métier est difficile. Il faut que cette pénibilité soit reconnue. » Une reconnaissance qui pourrait se traduire par un départ à la retraite plus tôt « à 62 ans maximum », pour Ghislaine Sicre. Ce qui implique un alignement des régimes, car la complémentaire est versée à partir de 65 ans. « Les Idels aimeraient une fin de carrière progressive et atteindre une retraite à taux plein plus rapidement », ajoute John Pinte. Elles souhaiteraient également améliorer le système de prévoyance, avoir une bonification à partir du troisième enfant et un meilleur accompagnement de la Carpimko en cas d’invalidité.
Pour participer à l’élection, les Idels devaient être à jour de leurs cotisations au 31 mars 2022. Les résultats seront connus dès le 6 juillet et l’installation du nouveau comité d’administration aura lieu le 21 juillet.
Laure Martin
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