© Pauline Machard
SALON INFIRMIER
Ce quatrième bloc du programme d’actions que doivent réaliser les professionnels de santé à Ordre était l’objet d’une conférence lors du Salon infirmier, mardi 17 mai.
« Une formidable opportunité. » C’est ainsi que Daniel Guillerm qualifie la certification périodique, cette obligation à laquelle tous les professionnels de santé à Ordre devront se soumettre à partir du 1er janvier 2023. Son objectif ? Garantir le maintien des compétences, la qualité des pratiques professionnelles, l’actualisation et le niveau des connaissances. Le vice-président du Conseil national professionnel infirmier (CNPI) en discutait lors d’une conférence au Salon infirmier. À ses côtés, Nadine Rauch, présidente du Groupement des infirmiers de santé au travail (GIT) et Élisa Guises, présidente de la Société de recherche des infirmières puéricultrices (SoRIP). Comme rappelé par Évelyne Malaquin-Pavan, présidente du CNPI qui modérait, les professionnels doivent avoir réalisé, au cours d’une période de six ans, un programme minimal d’actions visant à actualiser leurs connaissances et compétences, renforcer la qualité de leurs pratiques, améliorer la relation avec leurs patients, mieux prendre en compte leur santé personnelle.
Vers un système plus performantC’est à ce dernier bloc que cette conférence était consacrée. Pour cause : « C’est la première fois qu’on met à ce point l’accent sur la santé », souligne Élisa Guises. Cet aspect n’est pourtant en soi « pas nouveau », rappelle Daniel Guillerm, la convention de Genève de 1948 adressant que « les médecins doivent prendre soin de leur santé, de leur bien-être, se former afin de prodiguer des soins irréprochables ». Mais pour l’infirmier libéral, qui rappelle les problématiques actuelles du maintien en emploi des infirmières, ce « prendre soin des soignants » est une « brique qui nous permettra demain d’avoir un système plus performant ». « On est aujourd’hui dans la construction avec nos instances professionnelles des référentiels d’activités, sur lesquels chaque profession va pouvoir s’exprimer pour satisfaire la certification périodique », contextualise la présidente du CNPI.
Implication forte de la professionLa certification, un Graal ? Pour Daniel Guillerm, c’est « un outil qui peut nous aider énormément », à deux conditions : « 1) un système de contrôle pertinent ; 2) de vraies contraintes », liste-t-il, conscient de la « spécialité française » : « Pondre des textes et mettre en place des circulaires d’application disant le contraire. » Pourquoi la certification périodique marcherait-elle mieux que le document unique, obligatoire mais pas toujours appliqué, demande-t-on dans l’assistance. Pour le vice-président du CNPI, « ce qui différencie ce que nous sommes en train de mettre en place d’une usine à gaz, c’est la gouvernance », car cette fois, il y a une « implication extrêmement forte » de la profession, alors que d’habitude, c’est « descendant ». Évelyne Malaquin-Pavan souligne aussi la vigilance des associations d’usagers, parties prenantes de la gouvernance.
Pauline Machard