De gauche à droite : Patrick Lesoudard, Marie-Odile Guillon et Sébastien Capdeville, trois infirmiers libéraux des Hauts-de-France récompensés par l’insigne de chevalier de l’ordre national du Mérite.
© Sébastien Capdeville
Le 16 septembre, le directeur général de l’ARS des Hauts-de-France a remis les insignes de chevalier de l’ordre national du Mérite à trois infirmiers libéraux (Idels). Parmi eux, Sébastien Capdeville, Idel à Denain (Nord) depuis dix ans, fortement engagé dans la gestion de la crise sanitaire.
Comment avez-vous su que vous alliez recevoir les insignes de Chevalier de l’Ordre national du mérite ?
Je l’ai appris en janvier par mes collègues du syndicat auquel j’adhère. Ils m’ont prévenu que j’avais été retenu et que la décision avait été publiée au Journal officiel. La demande est venue du directeur général de l’ARS, qui a souhaité reconnaître mon travail et mon implication pendant la crise sanitaire. Deux autres infirmiers de l’Oise et de l’Aisne l’ont également reçue. Nous nous connaissons et nous nous apprécions. Nous avons donc naturellement effectué la cérémonie de remise des insignes ensemble.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre engagement pendant la crise ?
Deux ans après mon installation en libéral, j’ai découvert le syndicalisme et très rapidement, j’ai exercé des responsabilités au niveau régional et local. Au décours de la crise sanitaire, je me suis beaucoup investi. J’ai accompagné mes confrères et consœurs infirmiers en leur distribuant du matériel de protection, en partageant les consignes pour éviter les contaminations. J’ai été catastrophé de constater que nombre d’entre eux se rendaient chez leurs patients puis retournaient chez eux, possiblement contaminés, sans avoir pu prendre une douche. J’ai donc réfléchi à l’organisation d’un sas. En lien avec les médecins, j’ai sollicité la municipalité, qui a décidé de mettre la piscine à disposition pour que les soignants, puis les policiers et les personnels des centres commerciaux puissent s’y laver et se changer avant de rentrer chez eux. C’est la première action importante que j’ai menée pour la gestion de la Covid.
Par ailleurs, en raison de mes activités syndicales, je suis souvent en lien avec les Caisses primaires d’Assurance maladie, l’ARS ou encore les partenaires hospitaliers, médico-sociaux et sociaux, et j’ai été sollicité par l’ARS pour superviser l’ouverture d’un hôtel Covid à Valenciennes pour les personnes ne pouvant pas s’isoler chez elles à la suite d’une contamination. C’est le cas notamment de celles vivant dans des foyers de jeunes travailleurs ou sans domicile fixe. Nous avons mis en place ce service avec la préfecture, l’ARS et la sécurité civile. De mon côté, j’ai aussi motivé les infirmiers libéraux et les médecins afin d’y assurer des astreintes, effectuer des surveillances ou encore lever les isolements. Ce modèle, qui a duré cinq à six mois, a ensuite été transféré à Lille.
Enfin, au moment de la vaccination, j’ai participé à l’ouverture d’un centre. Nous l’avons créé avec la mairie et les médecins libéraux. J’ai été le référent infirmier pour sa mise en place, avant de le coordonner.
Quel regard portez-vous sur votre récompense ?
Il s’agit d’une belle reconnaissance de la profession d’autant plus que nous sommes beaucoup d’infirmiers à avoir été nommés et à être aujourd’hui distingués. C’est un très bel hommage car notre profession n’est pas toujours mise en avant.
Propos recueillis par Laure Martin