28/03/2008

Chantal SEBIRE, l'enquête se poursuit

Le procureur de la République du Tribunal de grande instance (TGI) de Dijon a annoncé l'ouverture d'une enquête pour savoir comment la malade avait pu se procurer ce barbiturique très puissant qui «n'est pas disponible en pharmacie».

Alors qu'elle venait, conformément à la législation en vigueur, de se voir refuser par la justice une aide à mourir, Chantal Sébire, atteinte d'une tumeur incurable, a été retrouvée morte mardi 19 mars à son domicile à Plombières-les-Dijon (Côte-d'Or). La cause de ce décès : la présence dans son sang d'une concentration toxique d'un barbiturique, le Pentobarbital, comme l’ont révélé les analyses toxicologiques réalisées sur le corps de la patiente.

Le procureur de la République du Tribunal de grande instance (TGI) de Dijon a annoncé l'ouverture d'une enquête pour savoir comment la malade avait pu se procurer ce barbiturique très puissant qui « n'est pas disponible en pharmacie ». Ce produit a été retrouvé en « grande quantité dans l'estomac de Mme Sébire, ce qui signifie qu'il a été absorbé par voie orale », a-t-il précisé.
Par ailleurs, l'interrogation demeure sur les conditions exactes de son décès - suicide ou suicide assisté. Dans un entretien publié dans l'édition du quotidien Le Monde datée de vendredi, Jean-Pierre Alacchi confirme qu'il poursuit l'enquête pour rechercher les causes de la mort et que pour y parvenir, il va « entendre de nouveau les membres de la famille, voire d'autres personnes si l'enquête en démontre l'utilité ». « Je me ferai ensuite transmettre la procédure pour examiner […] la qualification pénale que pourraient revêtir ces faits. Sans avoir aucune certitude, nous pourrions envisager l'infraction de provocation au suicide », poursuit-il.

De son côté, l'ancien avocat de Chantal Sébire, Me Gilles Antonowicz, estime qu’il faut maintenant « refermer le dossier de Mme Sébire et ouvrir celui de l'euthanasie pour en discuter dans le cadre d'un débat de niveau national ». Devant l’émotion suscitée par le cas de cette malade et les questions qu’il suscite, le gouvernement a demandé une évaluation de la loi Leonetti sur la fin de vie, adoptée en 2005, qui instaure le droit au « laisser mourir » mais pas à l'euthanasie active.

B.F.

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