Chez les femmes, le cancer affecte fortement la vie pro | Espace Infirmier
 
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03/02/2022

Chez les femmes, le cancer affecte fortement la vie pro

À l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, le 4 février, l’Institut Curie dévoile une étude sur la maladie au féminin. Elle montre notamment son terrible impact sur la vie professionnelle.

Pour plus de la moitié des Français, les femmes atteintes de cancer ne peuvent pas retrouver la même vie professionnelle qu’avant la maladie. C’est ce que révèle, entre autres, une étude* sur les problématiques sociétales des cancers chez la femme réalisée pour l’Institut Curie et dévoilée à l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, le 4 février. Et la première de ces problématiques semble bien être la précarité économique, puisque pour 45 % des personnes interrogées, les inégalités qui découlent des cancers sont d’abord liées aux revenus (salaires, aides sociales…).

Elles n’ont pas tort : un an après les traitements, une personne atteinte de cancer sur cinq n’a pas repris le travail. Et quand vient le moment d’y retourner, ce n’est pas forcément à plein temps… Une fois encore, les femmes sont les plus touchées par ces temps partiels subis. À cela s’ajoutent d’autres difficultés de réinsertion. Selon les sondés, les principaux obstacles au retour à la vie professionnelle pour une femme ayant guéri du cancer seraient le regard des autres et les préjugés (16 %), l’incertitude de retrouver sa place d’avant (13 %) et la pression de la performance (13 %). Enfin, si les conséquences financières de ce coup d’arrêt dans une carrière sont terribles, quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle, elles sont particulièrement dramatiques chez des femmes qui vivent seules et ont les revenus les plus faibles. « Pendant et après les traitements, la survenue d’un cancer chez une femme est une rupture renforcée et l’impact social de la maladie est plus lourd pour elles, confirme le professeur Steven Le Gouill, directeur de l’ensemble hospitalier de l’Institut Curie, premier centre français de lutte contre le cancer. C’est pourquoi, au quotidien, nous prenons soin de ces femmes à travers des parcours adaptés, des dispositifs d’accompagnement complets, et la formation de nos soignants. »

Atelier retour au travail

En effet, l’Institut Curie se mobilise de longue date pour le maintien et le retour à l’emploi des personnes atteintes de cancer, via son unité transversale d’éducation thérapeutique (Utep). Celle-ci vient de lancer un nouveau projet, en collaboration avec l’association Wecare@Work. Il porte sur les représentations du travail par les professionnels de santé et inclut un volet d’éducation thérapeutique. Par ailleurs, « l’équipe a mis en place un atelier sur le retour au travail, qui s’avérait important pour les patientes, explique Évelyne Renault-Tessier, directrice de l’Utep de l’Institut Curie. En effet, avec l’arrêt de l’activité professionnelle se joue la perte d’une identité sociale. Lors de cet atelier, de nombreuses questions sont évoquées, comme la meilleure façon de parler de la maladie auprès de son employeur ». Pour aller plus loin, l’Institut se penche de plus en plus sur la question du maintien dans l’emploi plus que du retour à l’emploi. Une évolution rendue possible grâce à l’amélioration des soins de support et à l’hospitalisation à domicile. « Il faut changer cette vision du statut de malade qui est en opposition avec le statut professionnel », insiste Évelyne Renault-Tessier.

Hélène Colau

* Étude réalisée par Viavoice en ligne, en janvier 2022, auprès d’un échantillon de 1 500 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

FOCUS

Chiffres-clés sur les cancers chez la femme en France

- Les cancers sont la 2e cause de décès chez la femme et la 1re chez l’homme.

- Les cancers les plus fréquents chez la femme : sein (33 %), colorectal (11 %), poumon (8,5 %).

- L’incidence du cancer du poumon progresse fortement chez les femmes, à raison de + 5 % par an.

- En 2018, le nombre de nouveaux cas d’hémopathies malignes (cancers du sang) est estimé à près de 45 000, dont 20 000 chez la femme.

- Grâce aux diagnostics de plus en plus précoces, aux progrès thérapeutiques considérables et à une meilleure prise en charge, on observe une diminution globale de la mortalité de - 2 % par an chez les hommes et - 0,7 % chez les femmes.

Source : Panorama des cancers en France (édition 2021) de l’INCa

À LIRE ÉGALEMENT

 - Soubelet I., « Octobre Rose : la désescalade thérapeutique, une possibilité pour certains cancers du sein », sur Espaceinfirmier.fr, le 30/09/2021.

« Cancer : amélioration globale de la survie des patients ? », sur Espaceinfirmier.fr, le 08/07/2021.

- Manicot C., « Sur le chemin de la réinsertion », L’Infirmière magazine, n° 397, octobre 2018.

Les dernières réactions

  • 09/02/2022 à 14:38
    Comlan AMANGNON
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