Les chirurgiens libéraux sont en grève toute cette semaine pour protester contre le projet de secteur optionnel défendu par l’Union nationale des caisses d’assurance-maladie (Uncam).
Selon ce projet, les chirurgiens devraient s’engager à effectuer 30% de leurs actes dans le secteur 1, soit au tarif conventionné, remboursé par la sécurité sociale. Pour le reste de leurs actes, les dépassements d’honoraires seraient plafonnés à 50% du tarif de la Sécu et pris en charge par les assurances complémentaires de santé.
Réunis le 4 octobre à Paris à l’occasion de l’assemblée générale de l’Union des chirurgiens de France (UCDF), quelque 1.300 chirurgiens libéraux venus des quatre coins du pays avaient exprimé dans un langage parfois peu amène leur colère et leur inquiétude. Les dépassements d’honoraires se justifient par la non revalorisation des actes chirurgicaux depuis une vingtaine d’années, se défendent-ils. Pour ses détracteurs, le secteur optionnel proposé -sorte d’intermédiaire entre secteurs 1 et 2 qui se veut un outil de régulation des dépassements d’honoraires- risque d’aboutir à la disparition pure et simple du secteur 2.
L’UCDF a donc appelé les chirurgiens libéraux à se mettre en grève une semaine, du 13 au 19 octobre. Seules la continuité des soins et la prise en charge des urgences seront assurées, clame l’Union sur son site Internet.
Elle réclame par ailleurs qu’une délégation de chirurgiens soit reçue par la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale demain, mercredi 15 octobre, jour où le Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2009 doit être déposé devant la dite commission, après avoir été adopté lundi en Conseil des ministres.
Selon la Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (Dhos), sur 350 cliniques privées, 39 établissements déclaraient mardi matin des médecins "solidaires du mouvement" ou "en grève". Pour l'UCDF, s'il est difficile d’avoir une visibilité sur la mobilisation des chirurgiens au niveau national, très localement, le mouvement de grève est parfois très suivi. Ainsi, à Haguenau, dans le Bas-Rhin, « les deux cliniques sont arrêtées complètement, ce qui représente 70% de l’activité chirurgicale de la ville, le reste étant assumé par l’hôpital », a précisé à espaceinfirmier.com Marie-Pascale HUOT de NEUVIER, secrétaire de l’UCDF.
Une conférence de presse se tiendra demain mercredi à Paris et devrait permettre de faire un premier bilan d’étape de la mobilisation au niveau national, a-t-elle indiqué. L’UCDF menace par ailleurs de pousser ses membres à réclamer leur déconventionnement.
C. A.