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26/10/2022

Clap de fin pour l’Unidel faute de successeur

L’Union nationale des infirmiers diplômés d’État libéraux (Unidel) n’est plus. Après sept ans passés à fédérer la profession, la défendre et la valoriser, le conseil d’administration, qui n’a pas trouvé repreneur, a décidé de tout arrêter.

C’est la présidente, Marieke Motto, qui l’a annoncée sur la page Facebook de l’association. Le message est bref et incisif. « Le CA actuel, épuisé et en perte de motivation, n'a pas trouvé de successeur pour faire perdurer l'association, peut-on lire. Tout au long de ces sept années nous avons tenté de fédérer, alerter et informer. Tout au long de ces sept années nous avons toujours trouvé la motivation nécessaire pour continuer. Mais les différentes élections en perte générale d'intérêt sont passées par là, démontrant un attentisme grandissant de la profession. » S’en suit la fermeture des pages de l’Unidel sur les réseaux sociaux d’ici les 15 prochains jours.

Déception

« Aujourd’hui, je suis à la fois soulagée car sur le plan personnel je vais avoir le temps de me lancer dans des projets qui me tiennent à cœur et que je ne faisais que repousser, confie la présidente. Mais je suis aussi très déçue que l’association s’arrête faute de repreneur. Les Idels ne se rendent pas compte qu’ils perdent une association qui leur apportait du soutien sans étiquette politique, qui les orientait et qui affichait une liberté de parole dont les syndicats ne disposent pas. » Cela fait déjà deux ans que le CA actuel cherchait à passer la main. Sans succès. « Nous avons donc rempilé une dernière fois en revoyant à la baisse les missions d’Unidel », explique la présidente. À l’origine, l’association s’était fixé cinq objectifs : fédérer, s’entraider, se battre, bousculer et valoriser. « Cette dernière année, nous nous sommes concentrés sur la fédération des infirmières, rapporte-t-elle. Nous avons donc relancé les ApérIdel, des soirées apéros au cours desquelles nous allons en région à la rencontre de nos adhérents. On nous avait demandé de sortir des grandes villes, ce que nous avons entendu et organisé, pour que finalement personne ne s’inscrive. On a alors abandonné l’idée et décidé de tout arrêter. Car finalement, si tout le monde s’en moque, pourquoi est-ce que nous, nous devrions nous embêter. »

Un attentisme prégnant

« Cet attentisme et cet individualisme des infirmières m’ont totalement démotivée et le coup de massue a été les dernières élections à la Carpimko, où le taux de participation de la profession a été d’environ 8 % », poursuit Marieke Motto. Un comportement difficile à expliquer et à comprendre. « Sur les réseaux sociaux, on a l’impression que tout le monde est prêt à bouger, mais en réalité, il en ressort un essoufflement de la profession et la disparition de l’effet de groupe », regrette-t-elle. En cause ? « Le manque de civisme au sein de la profession, notamment de la part des jeunes installés, qui ne respectent pas le code de déontologie, la confraternité, ce qui pèse en partie sur la profession », dénonce Marieke Motto. En revanche, si l’engagement à l’échelle nationale fait défaut, elle observe un plus grand engagement dans les territoires, notamment depuis la crise sanitaire, avec l’émergence d’associations. Elle est elle-même membre active d’une structure locale. « Cela va me prendre quelques années avant de m’investir de nouveau pour la profession à l’échelon national », reconnaît-elle. En revanche, au niveau local, outre l’association, elle entend s’investir dans la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) pour « avoir d’autres visions, connaître d’autres professions, et repartir sur un vrai travail d’équipe ».

Laure Martin

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