14/08/2008

Confirmation de deux cas sévères de botulisme d’origine alimentaire en Bretagne

Les deux personnes hospitalisées en Bretagne le week-end dernier pour une intoxication alimentaire souffrent bien de botulisme, ont confirmé mercredi soir les autorités sanitaires.

Les deux femmes, une mère et sa fille, sont tombées malades samedi après avoir consommé la veille au soir des enchiladas de poulet de fabrication industrielle. Hospitalisées le jour même dans deux hôpitaux différents d’Ille-et-Vilaine, les deux victimes sont toujours « dans un état préoccupant mais stable », selon le ministère de la Santé.

Les analyses effectuées par le Centre national de référence des bactéries anaérobies et du botulisme, à l’Institut Pasteur de Paris, ont révélé « une très forte toxicité liée à la présence de toxine botulique » dans les restes du plat consommé par les deux femmes.

Le fabriquant de ces enchiladas de marque « Companeros » procède donc au retrait et au rappel de l’ensemble de ses produits de type enchiladas et fajitas, quelle qu’en soit la date limite de consommation, et pas seulement les produits du lot n°08/190 avec une date de consommation au 7 août 2008 auquel appartenaient les enchiladas contaminées.

Si les produits « ne doivent en aucun cas être consommés ni conservés », ils ne doivent pas non plus être jetés, mais « rapportés sur le lieu de vente pour permettre des analyses », insiste le ministère de la Santé.

Les deux femmes intoxiquées présentent « une forme sévère de botulisme nécessitant des soins en réanimation », indique l’Institut national de veille sanitaire (InVS). L’enquête a fait apparaître de graves négligences dans le mode de conservation des aliments incriminés. Au lieu d’être conservé au froid conformément aux indications du producteur, le produit à l’origine de l’intoxication « aurait été conservé à température ambiante pendant 15 jours avant sa consommation », selon l’InVS.

Les enchiladas de poulet de la marque Companeros, qui se composent d’une galette, d’un sachet avec du fromage et d’un sachet contenant la préparation avec du poulet, sont distribuées dans les rayons frais de la grande distribution. Le ministère de la Santé informe les consommateurs que « l’apparition, dans les 48 heures suivant la consommation de ces produits, de douleurs abdominales, de vomissements, de troubles digestifs ou de troubles de la vision doit conduire à consulter rapidement un médecin ».

Le botulisme est une maladie rare en France, mais elle est grave et conduit au décès dans 5 à 10% des cas. Depuis 2004, 64 cas ont été déclarés : 21 en 2004, 23 en 2005, 9 en 2006 et 11 en 2007, selon l’InVS. Aucun décès lié au botulisme d’origine alimentaire n’a été enregistré sur la période.

C. A.

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