Contre la douleur, des échanges formateurs

Dans le cadre du forum infirmier du congrès de la SFETD, les professionnels se sont particulièrement intéressés à la formation et à la recherche en soins. Jean-Michel Gautier, responsable de la commission professionnelle infirmière de la SFETD, est venu présenter le bilan 2009 de sa structure. Il a d'abord rappelé le succès des premières Universités infirmières organisées par la société savante en mars dernier. Elles ont réuni 34 professionnelles autour du thème « Comment construire un programme pédagogique autour de la douleur liée au cancer ».

Des participantes ont confirmé que grâce à des ateliers sur les méthodes non médicamenteuses ou le rôle du psychologue, entre autres, ces journées leur avaient permis de comprendre comment sensibiliser à ces questions les étudiants en Ifsi ainsi que les « compétents » exerçant déjà en service de soins. De nouvelles universités, cette fois sur la douleur du sujet âgé, auront lieu en mars prochain (1).

Reconnaissance de l'expertise douleur
Jean-Michel Gautier a également expliqué comment la commission tente de mieux cerner la place de l'infirmière dans la consultation douleur, afin de continuer le travail amorcé avec la mise en place du référentiel d'activités des infirmières ressources douleur. Un questionnaire a été distribué à des volontaires, dans toute la France, afin de recenser leurs activités. La commission compte ensuite proposer un référentiel métier reconnaissant l'expertise de ces professionnelles, en collaboration avec l'ordre.

Bourses de recherche
La commission professionnelle infirmière de la SFETD travaille par ailleurs au développement de la recherche en soins infirmiers, en lien avec l'École des hautes études de santé publique. Il s'agit d'accompagner des professionnels non médicaux en leur remettant une bourse de recherche. Cette année, une infirmière a ainsi pu mener à bien son projet sur la mesure des effets bénéfiques du toucher-massage sur la douleur des personnes âgées en service de soins de suite. Jean-Michel Gautier incite fortement les infirmières intéressées à présenter un dossier pour 2010.

« Socle de référence » pour la formation

Nathalie Jajkiewicz, directrice des soins à l'Ifsi de La Roche-sur-Yon (Vendée), a ensuite livré son expérience du nouveau référentiel de formation en vigueur dans les Ifsi depuis la rentrée. Un dispositif centré sur l'acquisition de compétences, et donc sur l'expérience clinique. « Il est essentiel de distinguer la tâche, c'est-à-dire ce qui doit être fait, de l'activité, ce qui est effectivement réalisé », a-t-elle commenté.

Elle propose, comme cela a été fait dans cet Ifsi, de déterminer des situations de travail types, comme l'accueil d'un accidenté de la route ou les soins à une personne atteinte d'un cancer, qui constitueraient le « socle de référence » de la formation. « Il est très difficile d'analyser les situations de travail de l'infirmière, tant elles sont incorporées, a-t-elle cependant déploré. Mais cela peut nous aider à construire les bases théoriques d'une science infirmière. »

Hélène Colau

1- Renseignements sur www.sfetd-douleur.org.

L'hypnose pour oublier la douleur
Isabelle Ignace, psychologue et hypnothérapeute à l'hôpital Robert-Debré (Paris), est venue présenter ses méthodes pour lutter contre les douleurs à l'origine indéterminée. « Le but est d'apprendre au patient, très vite, à s'hypnotiser lui-même pour atténuer sa douleur », a-t-elle expliqué. Ce genre d'indication étant souvent proposé par l'équipe soignante, elle a conseillé les infirmières sur la meilleure façon d'en parler : « Attention aux phrases comme "C'est dans la tête" ou "Bah, vous pouvez toujours essayer", très négatives pour la suite du traitement. Il vaut mieux dire, par exemple, "Quelques séances permettent de voir si ça peut vous convenir" ou "Cela a fonctionné pour beaucoup de nos patients". »

H. C.