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Le centre hospitalier de Valenciennes (CHV) a organisé, fin août, en partenariat avec l’Association des infirmiers libéraux du Hainaut (Adilh), une soirée de vaccination en proposant des séances d’hypnose pour les patients les plus anxieux.
La phobie des aiguilles, ou bélénophobie, peut constituer un véritable obstacle à la vaccination, et de manière plus générale influencer les soins. Elle concernerait une personne sur dix. Cela nécessite pour les soignants de prendre le temps avec le patient, trouver des stratégies pour l’aider à dépasser ses peurs*. C’est dans cet esprit que, à l’occasion d’une soirée de vaccination organisée au sein du palace Royal Hainaut, le CHV et l’Adilh ont permis aux patients les plus angoissés ou atteints de phobies de bénéficier de l’intervention de deux infirmières libérales (Idels) diplômées en hypnothérapie et en sophrologie pour que la vaccination se déroule dans les meilleures conditions de confort psychique et physique.
Une initiative qui s’inscrit dans le cadre de l’opération « Tous vaccinés ». L’objectif de cette politique vaccinale coordonnée par l’Agence régionale de santé (ARS) et conduite par le CHV avec l’Adilh, est d’étendre les plages horaires et de diversifier les lieux de prise en charge afin de privilégier la proximité avec tous les publics souhaitant recevoir une première ou une deuxième injection contre la Covid-19.
Ne laisser aucun patient de côté« Lorsque le CHV nous a contactés pour organiser une opération de vaccination hors les murs, nous leur avons proposé d’innover avec l’intervention de deux Idels formées à l’hypnothérapie et à la sophrologie », raconte Rémi Kasprzyk, Idel et président de l’Adilh. « L’objectif de notre intervention est de toucher le plus de monde possible et d’offrir la possibilité aux personnes phobiques ou anxieuses de se faire vacciner, explique Amélie Bailleux, Idel formée à l’hypnose ericksonienne. Pour certaines personnes qui ont la phobie de l’aiguille, il est difficile d’envisager la vaccination. Nous voulions leur offrir une forme de sérénité. »
C’est le médecin, en première ligne dans le centre de vaccination hors les murs, qui a orienté les patients vers l’Idel hypnothérapeute ou sophrologue. Amélie Bailleux a ainsi pu prendre en charge deux personnes : un jeune garçon de 13 ans qui a une phobie des soins depuis une hospitalisation traumatisante, et une femme d’une cinquantaine d’années. « Je les ai reçus dans une pièce à part, à l’écart des autres, raconte l’infirmière. J’ai alors pu travailler sur leur angoisse ou leur phobie le temps qu’il fallait, à savoir 30 à 45 minutes, pour ensuite pouvoir les vacciner, soit en conscience, soit sous hypnose. »
L’opération est amenée à être renouvelée. « Je trouve que c’est une plus-value pour les patients mais aussi pour les Idels car cela nous permet de mettre en valeur nos compétences, notamment celles que nous pouvons acquérir par le biais de formations complémentaires », estime Rémi Kasprzyk. Seul bémol cette fois-ci selon Amélie Bailleux : le manque de communication autour de sa présence et de celle de sa consœur, « ce qui aurait permis d’attirer davantage de patients et de ne laisser personne de côté, pointe-t-elle du doigt. Mais il est vrai que la décision de notre présence a été prise au dernier moment ».
Laure Martin
* Meghan McMurtry, « La peur des piqûres peut freiner la vaccination contre la Covid-19. Mais il existe des stratégies pour la gérer », The Conversation, 23 août 2021.