Coopération : les libéraux freinés

22/10/2012

Coopération : les libéraux freinés

Trois ans après la loi HPST, les avancées en matière de coopération et de coordination sont encore limitées pour les professionnels de santé libéraux, qui entendent bien défendre leurs positions.

Sur le terrain, il semblerait que la coopération et la coordination, encadrées par la loi HPST de 2009, se mettent doucement en place. Les professionnels de santé s’organisent en fonction de leurs attentes au sein de leur structure. Mais, d’après les représentants des syndicats médicaux et paramédicaux libéraux, les avancées dans ce domaine sont encore freinées, alors que le développement des maladies chroniques et la dépendance justifient la mise en œuvre de ce type d’actions.
 
Maintenir « l’esprit libéral »
 
« Nous sommes tous d’accord sur la nécessité de formaliser la coordination, a souligné Marcel Affergan, ancien président de Convergence infirmière, lors de la journée du Centre national des professions libérales de santé (CNPS), le 5 octobre, à Paris. Mais lorsque les professionnels libéraux font des propositions, les pouvoirs publics se tournent vers l’hôpital pour faire les expérimentations. Nous nous battons sans cesse contre cela. Il faut mettre en place une ingénierie pour les libéraux. »
 
« La coopération est abordée sous l’angle des transferts d’activités d’individu à individu, regrette Philippe Tisserand, président de la Fédération nationale des infirmiers (FNI). Or, il faut le faire de corps professionnel à corps professionnel. » D’après Michel Chassang, président du CNPS, la coopération doit être vue comme une opportunité pour les soins de ville de restructurer le parcours de soins et permettre un fonctionnement plus harmonieux. « Mais, il faut maintenant s’entendre sur ses finalités, son financement, ses modalités d’organisation et maintenir l’esprit libéral qui nous caractérise, soutient-il. C’est bien beau de dire qu’il faut tout réorganiser, mais si c’est à coût constant, je suis moins d’accord. »
 
Infirmière traitante
 
La coopération et la coordination induisent un partage d’informations entre les professionnels qui, en fonction des territoires, peine également à se mettre en place. Les infirmières libérales participent cependant à ce partage puisqu’elles « recueillent des données, des informations cliniques et médico-sociales et les transmettent aux autres professionnels, a rappelé Jean-Jules Mortéo, président de l’URPS (Union régionale des professionnels de santé) infirmiers libéraux lors de la journée des URPS d’Ile-de-France, le 4 octobre, à Paris. Cet axe de travail nous mobilise et donc la notion d’infirmière traitante ou de famille a toute son importance. »
 
Laure Martin

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