Cotisation à l'ordre: des ombres au tableau | Espace Infirmier
 
05/10/2009

Cotisation à l'ordre: des ombres au tableau

Les inscriptions se poursuivent jusqu'à la fin du mois d'octobre. Le conseil national ne souhaite pas annoncer de chiffres pour le moment, et les syndicats ne désarment pas.

Dans un communiqué de presse en date du 30 septembre (lire notre article), l’Ordre national infirmier (ONI) dénonçait vertement les méthodes des «anti-ordre » qui, selon lui, sapent la mise en place et la bonne marche de la nouvelle instance. Ainsi, alors que l’inscription au tableau ordinal devait être bouclée le 30 septembre, l’ONI s'est vu contraint de repousser au 30 octobre cette date butoir.

Il argue notamment que de nombreux courriers adressés personnellement à chaque infirmière, par le biais de leur établissement, ont été escamotés au nez et à la barbe de leur destinataire. Interrogé par nos soins, l’ONI s’est refusé à communiquer le nombre de dossiers qui auraient subi ce sort. Tout comme il conserve le silence sur ceux déjà retournés sur les quelque 510 000 infirmières enregistrées au répertoire Adeli, fichier national qui a servi de base à l’expédition des plis.

ONI soit qu’il mal y pense…

De son côté, Nathalie Depoire, présidente de la Coordination nationale infirmière (CNI), regrette que l’ONI n’apporte pas la preuve de cette allégation. Et si elle constate effectivement que nombre d’infirmières n’ont pas reçu leur dossier d’inscription, pour elle, c’est d’abord Adeli qu’il faut incriminer.

«Ce fichier n’est absolument pas à jour. Dans mon établissement, de nombreux dossiers ont été adressés à des infirmières qui n’étaient plus en poste, alors que celles présentes n’ont toujours rien reçu», constate-t-elle. Nathalie Depoire, dont l’organisation n’était pas défavorable à l’instauration de l’ordre, déplore également que ses appels à l’adresse de l’ONI (afin que soit réduit substantiellement le montant de la cotisation annuelle) soient à ce jour restés… lettre morte.

Maux d’ordre général

Plus offensive encore, une large intersyndicale (CGT, CFDT, CFTC santé-sociaux, FO, Snics-FSU, Sud santé-sociaux et UNSA santé) maintient son front contre l’ordre et appelle les infirmières à ne pas payer leur cotisation et à ne pas renvoyer le fameux dossier. Autrement dit, prolonger d’un mois la période d’inscription ne modifie pas le fond du problème.

Bernard Sagez, président de la fédération CFTC santé-sociaux, indique qu’il est «inacceptable que les infirmières salariées cotisent pour exercer» et reste persuadé que pour elles, «l’ordre n’est pas le bon dispositif». Demain, 6 octobre, une rencontre est programmée entre la CFTC et une conseillère de la ministre de la Santé. «Nous allons réaffirmer notre refus que les infirmières en soient de leur poche et demander à ce qu’elles soient automatiquement enregistrées sur le futur “Répertoire partagé des professionnels de santé”.»

Quant aux menaces d’exercice illégal de la profession infirmière pour celles qui ne seraient pas inscrites au tableau, les syndicats les balaient tout de go. Il y a peu de chances pour qu’on interdise à des milliers d’infirmières de travailler, estiment-ils.

Comme plusieurs de ses collègues de son service, Eva, infirmière en HAD de rééducation, a adopté une position médiane. Elle a bien renvoyé son dossier mais sans y joindre sa cotisation de 75 euros. «D’une part, je ne vois pas bien l’intérêt pour les infirmières d’avoir un ordre dans la mesure où notre profession est déjà reconnue par un diplôme d’État et, d’autre part, je ne suis pas d’accord sur le principe de payer pour travailler», déclare-t-elle. Dossier à suivre…

Françoise Vlaemÿnck

 

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En vidéo : Nathalie Canieux, secrétaire générale de la CFDT santé-sociaux, mène campagne contre l'ordre infirmier sur youtube.com.

À Nantes, le 2 octobre, des manifestants brûlent leur dossier d'inscription à l'ordre (reportage de la télé locale Nantes 7, plus d'infos sur http://wizdeo.com/s/nantes7).

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