Covid-19 : la HAS ouvre la vaccination à partir de l’âge de 6 mois

La Haute Autorité de santé (HAS) a rendu un avis favorable à la primovaccination des enfants de 6 mois à 4 ans révolus avec Comirnaty (Pfizer/BioNTech) ciblant la souche originelle du Sars-CoV-2, jusqu’ici indiqué à partir de 5 ans, et « qui a obtenu le 25 novembre dernier une extension d'indication pour cette classe d'âge pour laquelle il n'y avait pour l'heure pas de vaccin disponible », explique-t-elle. Sont ciblés : les enfants âgés de 6 mois à 4 ans inclus à risque de forme grave de la maladie et de décès* et les enfants de cette classe d'âge qui vivent dans l'entourage d'une personne immunodéprimée ou non répondeur à la vaccination (stratégie de cocooning).

La HAS s’est basée sur les données d’efficacité (« 80,3 % contre les infections symptomatiques pour toutes les tranches d'âge entre 6 mois à 4 ans qui n'ont pas d'antécédent d'infection ») après 3 doses, d'immunogénicité (notamment sur les variants circulant Delta et Omicron) et de tolérance (« aucun décès, aucun cas de myocardite ou de péricardite n'a été rapporté dans les différentes études menées »), et sur les recommandations internationales. Elle a également pris en compte la situation épidémique en France : « les moins de 1 an représentaient 70 % des hospitalisations des 0-17 ans et 84 % des admissions en soins critiques », justifie la HAS.

Le vaccin Comirnaty est administré selon un schéma vaccinal différent pour cette population : trois doses de 3 microgrammes, avec un premier intervalle de 3 semaines, puis un second intervalle d'au moins 8 semaines.

Dans le même temps, la HAS étend l’utilisation en primovaccination du vaccin Nuvaxovod (Novavax) aux enfants de 12 à 17 ans révolus « si besoin pour les adolescents ne pouvant ou ne souhaitant pas être vaccinés avec un vaccin à ARNm ». Le vaccin avait obtenu une extension d’AMM en ce sens au niveau européen en juillet, et vient par ailleurs d’intégrer la stratégie de rappel chez les 18 ans et plus.

Il reste à attendre la position du ministère de la Santé.

« Au cas par cas », les enfants jugés particulièrement vulnérables mais dont les facteurs de risques ne figurent pas dans ces listes, sur la base d'une appréciation du rapport bénéfice/risque individuel.

*Enfants avec l’une de ces comorbidités : cardiopathies congénitales, pathologies hépatiques chroniques, pathologies cardiaques et respiratoires chroniques (y compris l'asthme sévère nécessitant un traitement continu), pathologies neurologiques, immunodéficience primitive ou induite par médicaments, obésité, diabète, hémopathies malignes, drépanocytose et trisomie 21, comorbidités identifiées préalablement chez les adultes comme facteurs de risque de développer une forme grave de la maladie dont cancer récent, maladie rénale chronique ou handicap neurologique.

Anne-Hélène Collin, avec le moniteur des pharmacies