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01/04/2022

D’une rupture d’anévrisme à une rupture familiale

Le cadet d’une famille déchirée après l’AVC d’un des frères part caméra en main crever l’abcès auprès de ses proches pour tenter une réconciliation. Au cœur de la blessure collective et du documentaire « L’étreinte », diffusé samedi 2 avril sur LCP, puis en replay, un débat : la fin de vie.

« S’il était conscient, il serait le premier à se foutre en l’air. Tu peux croire aux miracles, ce ne sont que des croyances. » « T’as pas peur, toi ? Peut-être que tu ne verras même pas la différence entre la vie et la mort ? » « Tu penses pas que c’est égoïste de garder Alexandre comme ça ? - Bah comment veux-tu que je le garde ? - Et tu penses qu’il se la pose la question ? »

Des remarques crues, sans concessions que se pose une famille face à l’état de l’un des leurs. Le 29 août 2008, il y a une soirée en famille, à la maison. Alexandre, aujourd’hui 51 ans, y arrive fatigué. Le lendemain, ça ne va pas mieux, il n’est pas vraiment lucide, jusqu’à perdre connaissance chez le médecin. Il avait un hématome gros comme une orange dans la tête. Depuis, il est alité à l’hôpital sans que quiconque ne puisse déterminer son état de conscience. À son chevet, sa mère, qui n’a jamais perdu espoir. Et partout ailleurs, un père, en colère, qui ne croit pas aux miracles, deux frères qui s’éloignent, et un autre, le plus jeune, Yvan Le Goff, réalisateur, désarmé devant les non-dits et la colère qui ont brisé sa famille. Il faut rompre le silence : face à ce trou noir destructeur, le cadet s’est décidé, en 2018, à prendre sa caméra pour faire parler ses proches et tenter de les mener vers une réconciliation. Un à un, ils racontent les événements, puis se livrent de plus en plus sur leur perception de la situation : aurait-ils fallu qu’Alexandre meure ? Que reste-t-il de lui ? Est-il vivant ?

L’étreinte, portrait émouvant et pudique de cette famille, rappelle la vivacité du débat autour de la fin de vie en France, dont certains voisins ont tranché il y a longtemps en faveur de l’aide médicale à mourir. Un aïeul d’Ivan, évoqué dans le documentaire, est d’ailleurs parti en Suisse pour se faire euthanasier. Aussi délicat que saisissant.

Thomas Laborde

L’étreinte, d’Ivan Le Goff, samedi 2 avril à 21 h, sur LCP, suivi d’un débat. Puis en replay sur publicsenat.fr

Les dernières réactions

  • 09/04/2022 à 20:57
    letriskell56
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    Bonsoir
    Je comprends énormément la douleurs D'Ivan. Le Goff...Moi-même j'ai été victime de deux "Rupture d' anévrisme " ils y à quelques années et tout aussi très bien opéré une première fois par le Professeurs- De Kersain Gilly...Professeurs Desalle...aux C.H.R.De Saint-Herblain 44000 Nantes......Et je n'ai jamais eu de problèmes après et ceci et cela fait 40ans...Kenavo Bonne soirée...
  • 12/04/2022 à 14:02
    Bandana
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    La réaction a été supprimée car elle ne respecte pas la charte du site.
  • 13/04/2022 à 19:35
    Yann
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    J'ai fait un avc en 2017 et 3 endocardites avec septicémie de 2014 à 2017 et j'ai fait le choix de ne pas avoir de famille car si je meurt ce qui me dérange pas mais je ne veux pas laisser tomber des enfants et une femme c'est peut-être égoïste de ma part comme certains disent mais je suis obligé d'avoir un traitement pour ce qui est la cause un staphylocoque doré sur z valves cardiaque.
  • 17/05/2022 à 20:48
    Henriette Amunazo
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