13/02/2009

De 1.350 à 4.000 agents hospitaliers manifestent pour le retrait du projet de loi HPST

Quelque 4.000 agents hospitaliers selon les organisateurs (1.350 selon la préfecture) ont manifesté jeudi à Paris pour réclamer le retrait du projet de loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) dont l’examen a débuté mardi à l’Assemblée nationale.
Partis à 10h30 de Port Royal, les manifestants sont arrivés deux heures plus tard au Palais Bourbon où ils ont échangé quelques mots avec des députés venus à leur rencontre.
Organisée par plusieurs intersyndicales, la manifestation comptait essentiellement des hospitaliers franciliens qu’ils proviennent d’hôpitaux de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), d’établissemnts psychiatriques ou d’hôpitaux hors AP-HP. Il y avait notamment une forte délégation de l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul, mais aussi plusieurs représentants du Val d’Oise (au moins huit communes présentes) défilant pour la défense de chaque hôpital, contre les suppressions de postes et de services.

Missions de service public
Des agents d’établissements psychiatriques étaient venus protester contre les conclusions du rapport Couty sur les missions et l’organisation de la santé mentale et de la psychiatrie rendu public fin janvier. Rappelons que les professionnels de la psychiatrie étaient déjà très nombreux à manifester partout en France lors de la grande journée de mobilisation générale interprofessionnelle du 29 janvier.
La province était aussi représentée, notamment la Franche-Comté ou encore la Bretagne. Les députés Jean-Marie Le Guen (socialiste, président du conseil d’administration de l’AP-HP) et Jean Lassalle (MoDem) sont sortis de l’Assemblée nationale où l’examen du projet de loi se poursuivra jusqu’au 6 mars pour échanger avec les manifestants.
Au même moment dans l’Hémicycle, les députés, débattaient des missions de service public des établissements de santé qui correspondent à l’article 1 du projet de loi. Les échanges ont été particulièrement vifs à propos des conditions de délégation de missions de service public aux établissements privés. Le texte prévoit en effet de renforcer les coopérations et la complémentarité entre établissements publics et privés selon des logiques nouvelles de territoires, coordonnées par les futures Agences régionales de santé (ARS) qui doivent remplacer les actuelles Agences régionales de l’hospitalisation (ARH) au 1er janvier 2010.
Le projet de loi identifie 13 missions de service public : la permanence des soins, l’enseignement universitaire et post-universitaire, la formation continue des praticiens hospitaliers et non hospitaliers, la formation initiale et continue des sages-femmes et du personnel paramédical et la recherche dans leurs domaines de compétence, la recherche en santé, les actions d'éducation et de prévention pour la santé et leur coordination, l'aide médicale urgente, la lutte contre l'exclusion sociale, les actions de santé publique , la prise en charge des personnes hospitalisées sans leur consentement, les soins dispensés aux détenus en milieu pénitentiaire, les soins dispensés aux personnes en situation de rétention administrative, les soins dispensés aux personnes retenues dans les centres socio-médico-judiciaires de sûreté.

Appel à mobilisation le 19 mars
Mercredi, six fédérations représentant les personnels de santé non médicaux (CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, Sud et Unsa) et deux intersyndicats de praticiens (CPH et INPH) ont appelé à la mobilisation contre le projet de loi HPST dans un communiqué commun. Ils y réaffirment « leur unité pour défendre l’hôpital public et les valeurs du service public hospitalier que ce projet de loi remet totalement en cause ».
« Nous appelons nos adhérents et l'ensemble des personnels de toutes les catégories professionnelles des hôpitaux publics et privés participant au service public hospitalier (PSPH) à se mobiliser dans le cadre des initiatives que nous ferons connaître dans les tous prochains jours, et qui s'inscriront dans l'appel unitaire du 19 mars", écrivent-ils. Ce jour-là, huit confédérations syndicales ont appelé à une journée d'action interprofessionnelle pour le maintien des emplois et une amélioration du pouvoir d'achat. Une journée d’action et de grève spécifique au secteur de la santé pourrait en outre avoir lieu la première semaine de mars.

C. A.

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