Les formations continues accordées doivent avant tout servir à améliorer les pratiques professionnelles. Par Josette Vuidepot, cadre supérieure de santé et formatrice indépendante
(Chronique parue dans L'Infirmière magazine n°292,
1er janvier 2012)
Pour les établissements, la satisfaction des demandes de formation est d’abord une composante de la paix sociale, ainsi qu’une récompense pour les professionnels. Pourtant, un objectif plus adapté, plus ambitieux et en rapport avec la réalité du terrain serait bienvenu : l’amélioration des pratiques professionnelles. La formation continue doit coller aux individus et, pour cela, suivre un cheminement logique. Lors de l’entretien d’évaluation, chaque professionnel exprime son besoin en formation ou se voit proposer un moyen d’améliorer ses pratiques. Sa demande acceptée, il est mandaté pour recevoir l’information/formation, et pour la restituer à l’équipe. La restitution fait l’objet d’un groupe de travail pour décider des étapes nécessaires à la mise en place de la nouvelle pratique. Enfin, l’évaluation et le suivi permettent d’ancrer cette nouvelle pratique dans le quotidien. La question essentielle n’est donc pas tant : qui forme ? que : comment transformer un essai tous ensemble ? Et, pour moi, cela relève des modes de management.
Finalement, avec ou sans formation extérieure, on pourrait arriver à développer une politique d’amélioration continue de la qualité. Avec des projets bien construits et des objectifs d’année bien compris, les professionnels disposent en effet d’un fil conducteur et peuvent s’engager. Cela leur donne le goût de la participation, la liberté du choix des objectifs et le réflexe du questionnement. Ils peuvent mesurer le chemin parcouru et, surtout, celui qui reste à parcourir. La situation de chacun est équitable et claire. Une équipe qui crée son système de valeurs et qui l’améliore par consensus est en sécurité, elle n’éprouve plus le besoin de quitter le service pour souffler quelques jours en formation, ce qui risque de ne lui apporter ni reconnaissance ni capacité à faire évoluer ses propres pratiques et encore moins celles du service.