30/01/2009

Demande du report de la réforme de l'hôpital

Plus de  400 professionnels de santé "de toutes opinions", professeurs d'université, patriciens hospitaliers et cadres de santé ont demandé vendredi 23 janvier au président de la république de reporter la réforme de l'hôpital que le Parlement doit examiner à partir du 10 février sur 3 semaines (du mardi 10 au 19 février puis du mardi 3 au 6 mars).

Ils demandent un débat public sur le devenir de l'hospitalisation publique et pensent qu'il est nécessaire de dissocier le volet hospitalier de la loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST) pour en faire une vraie loi hospitalière, à l'instar de celle de 1958. La réforme de 1958 que l'on appelle communément la « réforme Debré », du nom du professeur Robert Debré, fondateur de la pédiatrie française moderne, a marqué une étape essentielle dans l'évolution de l'hôpital. La naissance du centre hospitalier universitaire (C.H.U.) s'est  alors accompagnée d'une étatisation renforcée avec l'introduction au sein de la commission administrative des représentants de la sécurité sociale et par le renforcement des pouvoirs du directeur d'hôpital.

Parmi ceux qui sont à l'origine de cette action auprès de Nicolas Sarkozy, on trouve plusieurs professionnels de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris dont le Pr André Grimaldi, chef de service de diabétologie à l'hôpital de la Pitié-Salpétrière, le Pr Marie-Germain Bousser, chef de service de neurologie à l'hôpital Lariboisière, Gisèle Hoarau, cadre supérieur de santé à la Pitié-Salpétrière et le Pr Gilles Pialoux, chef de service à l'hôpital Tenon.

Tous déplorent que le projet HPST porte essentiellement sur des questions de gestion afin d'atteindre l'égalité tarifaire avec les cliniques privées. L'organisation et la qualité des soins seraient délaissées. Dans la lettre adressée au chef de l'état, les signataires précisent que "les hôpitaux ont besoin de s'adapter aux progrès de la médecine, à l'évolution des besoins de santé de la population et aux changements des conditions de travail des professionnels" mais ils critiquent le système de tarification à l'activité (T2A) qui selon eux est inadapté à la prise en charge des services pédiatriques, la grosse réanimation et aux surcoûts liés aux activités lourdes. "Réformer l'hôpital à l'occasion du vote d'une loi qui met au premier plan la gestion financière ne serait pas à la hauteur des enjeux", indiquent encore les signataires de cette lettre.
C.H. (avec APM)

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