Démarrage précoce de la pollinisation de l’ambroisie : attention aux allergies

Alerte aux pollens d’ambroisie ! Cette grande herbe sauvage (70 cm à un mètre de haut) connaît une première vague de pollinisation à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 3 août, avec « déjà quelques fleurs mâles ouvertes » et « quelques grains » sur les capteurs de Lyon et de Roussillon (Isère), annonce le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA).

Le pollen de l’ambroisie est « très allergisant », rappelle le ministère de la Santé. Sur une échelle de 0 à 5 censée représenter le potentiel allergisant des herbacées, le RNSA classe l’ambroisie au cinquième échelon, soit le potentiel allergisant le plus fort. « Il suffit de quelques grains de pollen par mètre cube d’air pour que les symptômes apparaissent chez les sujets sensibles », indique le ministère.

Le RNSA invite donc les personnes allergiques à suivre dès maintenant les traitements qui leur ont été prescrits. Les symptômes de l’allergie au pollen d’ambroisie sont « la rhinite allergique » associant « écoulement nasal, conjonctivite, symptômes respiratoires de gravité variable (trachéite, toux, asthme parfois sévère), mais aussi urticaire ou eczéma », selon le ministère de la Santé qui précise que selon les zones, 6 à 12% de la population exposée se révèle allergique à l’ambroisie, soit un taux élevé.

Cette année, les observations sur la Bourgogne, le Lyonnais et la vallée du Rhône, de Lyon à Valence, ont permis d’observer d’importantes colonies d’ambroisie très précoces, indique le RNSA dans son bulletin allergo-pollinique du 25 juillet. Une autre série de plants devrait fleurir vers le 10-14 août. Sur son site Internet (www.pollens.fr), le RNSA propose une carte de France avec le bilan par ville de la saison 2007 en matière d’ambroisie. On peut y trouver les risques encourus selon les endroits, ainsi que les coordonnées du médecin responsable dans chaque ville.

C’est en région Rhône-Alpes que la densité de l’ambroisie est la plus forte. Après avoir progressivement envahi les départements voisins (vallées de la Saône et du Rhône), elle occupe désormais un vaste territoire en France, mais aussi en Europe. Les conditions météorologiques de la première moitié du mois de juillet, avec une alternance de périodes chaudes et pluvieuses, ont favorisé le développement rapide de l’ambroisie dont la floraison commence habituellement à la mi-août. Le ministère de la Santé recommande d’éviter l’arrachage manuel de l’ambroisie en période de floraison ou, à défaut, de « s’assurer de la non-sensibilité » des arracheurs et d’exiger « le port de masques adaptés ».

L’ambroisie colonise surtout les terrains nus : bordure de routes, terre-pleins d’autoroutes, terrains vacants, chantiers de construction, sols perturbés, emprise de réseaux ferroviaires ou électriques et cultures de colzas, céréales, maïs et tournesol. Selon le RNSA, l’ambroisie serait venue clandestinement d´Amérique du Nord. Son arrivée en France fait l'objet d'une controverse : pour certains, elle aurait été introduite en 1863 par un lot de graines de trèfle rouge. Pour d'autres, la contamination incidente est due aux avions américains qui auraient colporté des graines pendant la seconde guerre mondiale.

Dans tous les cas, note le RNSA, son arrivée en France ne remonte pas à plus d´un siècle et cette plante poursuit son invasion dans les champs de tournesols de l'Allier et de la Limagne du Nord. L´ambroisie, ambrosia artemisiifolia, est une plante annuelle, assez grande (de 30cm à 1,80m).

Le ministère de la santé appelle tout le monde, collectivités, entreprises, agriculteurs, particuliers à lutter contre l’ambroisie. Un colloque sera organisé sur cette question le 21 novembre 2008 à Aix-les-Bains (www.ambroisie2008.fr). En attendant, pour tout savoir sur l’ambroisie et notamment apprendre à la reconnaître : www.ambroisie.info.

C. A.