Des infirmières à la rescousse de médecins du travail

04/10/2011

Des infirmières à la rescousse de médecins du travail

A Toulouse, le Service d'action médicale des salariés interentreprises, en écho à la loi votée en juillet dernier, s'oriente vers une approche pluridisciplinaire. Les infirmières de santé au travail y jouent un rôle prépondérant.

 

Parue au Journal Officiel le 24 juillet dernier, la loi 2011-867 relative à l’organisation de la médecine du travail, prévoit notamment la mise en place d'équipes pluridisciplinaires, où les IDE oeuvrent au côté des médecins, tout comme les ergonomes ou les psychologues. Au Service d'action médicale des salariés interentreprises (Samsi) de Toulouse, l'adoption de la loi ne fait qu'accompagner un processus déjà engagé. Suite à la mise en place d'un protocole appliqué depuis une semaine, six médecins délèguent une partie des entretiens à trois infirmières qui, jusque-là, les assistaient.

« Le décret de 2004 relatif à la réforme de la médecine du travail a rendu bisannuelle la surveillance médicale ordinaire, jusqu'alors annuelle », rappelle Antoine Lefort-Lavauzelle, directeur adjoint de la structure et en charge du dossier. « Malgré tout, en 2010, il nous a été impossible de respecter la fréquence. De plus, en dépit de la stabilité de notre équipe, en 2015 quatre de nos praticiens partent à la retraite. Etant donné le manque de médecins à l'embauche, un groupe de travail constitué en mai dernier a mis en place un protocole d'entretiens infirmiers que nous testons durant un trimestre. » Le Samsi attend désormais impatiemment les décrets d'application de la loi pour savoir dans quelles conditions poursuivre le dispositif.

Reconnaissance d'une compétence

Au rythme de deux vacations et d'un débriefing par semaine avec les  médecins référents (deux médecins pour une IDE), trois infirmières sont engagées dans le protocole depuis le 26 septembre. L’une d’elle, Marie-Françoise Foulon, reçoit neuf salariés par demi-journée : « Une vingtaine de minutes est consacrée à faire le tour des évènements cliniques de l'année écoulée -professionnels ou personnels-, recueillir toutes les informations concernant les spécificités du poste de travail du salarié, le sensibiliser aux risques et au port des Epi (équipements de protection individuelle, NDLR). Par exemple, utiliser un masque et des gants pour le transport d'acides et de solvants », témoigne l’infirmière. « Lorsqu’aucun problème particulier n'est à signaler, la personne repart avec sa fiche d'entretien signée par mes soins et notée "vu", et non pas "apte". Sinon, je la dirige vers une consultation médicale. A l'avenir, nous devrions également nous charger des examens  - audiogramme, exploration de la fonction respiratoire, prise de sang, etc. »

Les IDE ont suivi une rapide formation au profil informatique spécifique (1). « Je me suis inscrite en licence professionnelle des métiers de santé au travail en VAE – je suis infirmière d'un service de santé au travail depuis 17 ans -, et mes collègues ont obtenu un diplôme inter-universitaire de santé au travail (DIUST) », ajoute Marie-Françoise Foulon. « La grande diversité des domaines d'activité et de types de postes (57 000 salariés issus de 3500 entreprises) exige des connaissances élargies. Le protocole offre une valorisation de mes compétences. » Devenues infirmières de santé au travail (IDEST), « elles changent de coefficient, indique le directeur adjoint. En 2012, une fois le protocole validé, d'autres infirmières seront embauchées pour atteindre un effectif de huit, si nos quinze médecins s'engagent dans cette voie. »

Sophie Magadoux

1 - Programme spécialement conçu pour les entretiens infirmiers de santé au travail.

 

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