Des infirmiers bed managers optimisent les flux patients au GHT du Cantal

Véritable service support des 6 établissements composant le GHT du Cantal, la cellule territoriale de gestion des lits œuvre à l’optimisation des parcours patients grâce aux connaissances organisationnelles et aux compétences « terrain » des infirmiers bed managers. Ces derniers participent au développement d’une réelle culture de gestion de flux patients dans les établissements. Leur rôle : mettre en œuvre au plus près des services de soins, des actions visant l’optimisation des parcours avec pour objectif d’avoir « le bon patient dans le bon lit » dans un souci permanent de qualité et sécurité des soins.

« Sur notre territoire, cela fait environ 10 ans que nous nous questionnons sur la gestion des lits, dont la problématique s’est aggravée depuis la crise sanitaire », a fait savoir Marion Barbet, cadre de la cellule gestion des lits territoriale au CH Henri-Mondor, lors d’une conférence organisée pendant le Salon infirmier. Confrontés à des problématiques capacitaires et à un manque de ressources, les établissements ont décidé de s’organiser à l’échelle du GHT. En parallèle, l’adoption de textes législatifs leur a permis d’obtenir des financements des Agences régionales de santé (ARS) pour des postes de bed managers à l’échelle des GHT. Cette cellule, qui regroupe 2 IDE à temps plein et 1 cadre à missions transversales, est sollicitée par les médecins de tous les services dès lors qu’ils rencontrent des difficultés concernant le parcours d’un patient.

« Avec notre formation initiale, nos connaissances et nos compétences, nous avons toute la légitimité pour assurer la coordination de ces parcours et trouver le meilleur lit pour le patient », a expliqué Alexandra Ramalho Fernandes, infirmière bed manager au sein de la cellule. Parmi ses missions : optimiser la gestion des lits par secteur du GHT pour améliorer la qualité des prises en charge, fluidifier l’aval des urgences sur le GHT, assurer la qualité et la continuité des soins, ce qui implique de détenir une vision claire de l’offre de soins sur le territoire.

En début de journée, elle commence par centraliser le volume capacitaire des lits en effectuant un point avec les cadres référents des différents établissements du GHT, et en se déplaçant dans les services du CH Henri-Mondor. « Nous assurons ensuite la transmission journalière de ces données aux différentes structures », a-t-elle indiqué. Des outils collaboratifs sont également à disposition des services afin que chacun puisse disposer de l’information en direct. « Mais le plus gros biais reste l’humain, car chacun doit intégrer la donnée correctement et au bon moment, a insisté Marion Barbet. La cellule de gestion de lit prend donc parfois la main sur le logiciel. »

L’IDE bed manager répond ensuite aux sollicitations des médecins afin de gérer les parcours personnalisés quotidiens.  « Il s’agit d’un acte de soins par la dimension clinique qui préside au séjour ; d’un acte de traduction des besoins de soins en définition d’un parcours ; d’un acte de coordination interdisciplinaire, interprofessionnel et inter-établissement ; d’un acte de médiation entre les différents métiers accompagnant les patients ; et d’un acte de gestion dans le suivi des indicateurs permettant aux organisations de soins de s’adapter aux besoins de la population prise en charge », a énuméré Alexandra Ramalho Fernandes.

Remplir une telle fonction implique pour l’IDE de disposer d’un parcours professionnel riche, permettant une approche juste des besoins du patient selon le type de pathologies et d’avoir développé son raisonnement clinique. « Il est également nécessaire de posséder des aptitudes relationnelles et de dialogue interdisciplinaire car les médiations sont quotidiennes », a soutenu Marion Barbet.

« Notre défi majeur est d’optimiser la disponibilité en lits d’aval afin d’éviter toute déprogrammation ou orientation du patient hors GHT, faute de place », a fait savoir Alexandra Ramalho Fernandes. Un défi que la cellule entend relever quotidiennement.