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18/11/2024

DES MARAUDES POUR VACCINER LES JEUNES

Depuis le mois de juin, des maraudes composées d’un éducateur de rue et d’une infirmière ont été mises en place dans le Pas-de-Calais. Des duos atypiques dont l’objectif est de mieux accompagner les jeunes très éloignés du système de santé. Vaccination à la clé si possible…

À Harnes, Billy-Montigny et Sallaumines dans le Pas-de-Calais (62), on ne s’étonne plus de voir les éducateurs de l’association Avenir des Cités. Chaque jour, ou presque, ils sillonnent les rues des quartiers prioritaires pour aller à la rencontre des jeunes et leur proposer des activités. Mais depuis l’été dernier, de nouvelles têtes sont apparues, éveillant leur curiosité. Ce sont celles des deux infirmières de l’Association nationale pour la protection de la santé (ANPS) qu’on voit parfois accompagner les travailleurs sociaux lors de leurs maraudes. Un binôme élaboré par l’ANPS qui, en s’implantant dans le territoire voilà un an, avait pour objectif d’élargir l’offre de vaccination aux personnes éloignées du soin. C’est ainsi qu’entre autres partenaires sollicités, l’association originaire de l’Aisne s’est naturellement dirigée vers Avenir des Cités, rompue à l’exercice du travail de rue auprès des jeunes en difficulté. « Bien souvent, nos équipes éducatives sont interpellées sur des questions de santé auxquelles elles ne peuvent répondre faute d’en avoir les compétences. Avoir une infirmière à leurs côtés permet de combler ce manque », décrit Sadek Deghima, responsable du service de prévention spécialisée.

SENSIBILISER, PUIS VACCINER
Si les questions abordées n’ont pas toutes trait à la vaccination, l’objectif de ce binôme est surtout de sensibiliser à ce sujet. Tous les deux mois environ, des maraudes sont programmées dans cette intention au cours desquelles l’infirmière tâche de faire le point avec les jeunes sur leur statut vaccinal. « Ils sont assez ouverts et apprécient d’avoir une soignante en face d’eux pour leur transmettre l’information. D’autant qu’à cet âge-là, certains ont peut-être eu connaissance de la vaccination contre le papillomavirus ; ce qui peut susciter chez eux des interrogations », décrit Céline Delattre, infirmière coordinatrice à l’ANPS. 
Passée cette première « marche », une seconde s’enclenche. Elle a lieu dans les locaux de l’association de prévention spécialisée où sont organisées des séances de vaccination. Sept se sont tenues depuis le lancement du dispositif en juin 2024. D’autres sont déjà programmées pour 2025. À ce jour, une quinzaine de jeunes ont été vaccinés ou ont reçu une dose de rappel. « Des parents sont également venus pour se renseigner sur leur vaccination », avance l’infirmière coordinatrice en guise de preuve de la réussite de ces actions.

UN LEITMOTIV COMMUN
Outre la vaccination, ces actions s’avèrent pertinentes pour ramener ces jeunes vers le système de santé. Dans ces déserts médicaux, les occasions de s’éloigner du soin ne manquent pas, et la présence de l’infirmière peut suffire à créer des passerelles. « Parfois, ils viennent juste se renseigner, mais cela nous permet de les orienter vers un médecin ou une structure proposant des consultations. Nous sommes en plein dans notre cœur de métier qu’est la prévention », se réjouit Céline Delattre. Un constat que partage Sadek Deghima, qui observe une vraie complémentarité sur le terrain. « Le fait que les infirmières soient introduites par les éducateurs facilite les rapports et participe au succès de ces maraudes interprofessionnelles, applaudit le responsable associatif. Cela prouve que ce dispositif a toute sa place sur ce territoire où la prévention primaire est un leitmotiv suffisant pour réunir des acteurs de deux mondes différents. »

Eléonore de Vaumas

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