CoSante
Depuis mi-septembre, des infirmières du collectif des centres de santé Co’Santé, situé dans les Pays de la Loire, agissent pour la santé des jeunes en proposant des permanences infirmières au sein de résidences Habitat Jeunes ou de Missions locales dans un objectif de prévention et d’orientation.
Afin d’amener la santé vers les jeunes, l’association Co’Santé déploie plusieurs actions d’aller vers sur le territoire, dont des permanences infirmières au sein de résidences Habitat jeunes ou de Missions locales. Du côté d’Ancenis-Saint-Géréon, c’est Manon Bodinier, infirmière au centre de santé infirmiers de Varades et référente prévention, qui les assure, 2 heures par mois dans chacune des structures.
Au sein de la résidence, une affiche indique le jour et le créneau d’intervention, généralement en fin de journée (17h30-19h30), les jeunes pouvant aller voir le référent pour se positionner pour un rendez-vous. « Comme il s’agit de leur lieu de vie, dans tous les cas je m’y rends, même si aucun rendez-vous n’est programmé, afin de laisser la possibilité aux jeunes de venir me voir spontanément », explique-t-elle. Ce n’est pas le cas au sein des Missions locales où les référents informent les jeunes des horaires des permanences. « Ils me préviennent la veille d’éventuels rendez-vous, et s’il n’y en a aucun, je ne me déplace pas », précise-t-elle.
LES OBJECTIFS DES PERMANENCES
La finalité de ces permanences n’est en aucun cas de proposer des soins techniques mais davantage de faire de la prévention et de la réorientation. Plusieurs thèmes ont été identifiés comme pouvant être abordés par l’infirmière à savoir les questionnements sur la santé sexuelle et la santé mentale ; les questions autour des addictions ; le soutien à la prise de rendez-vous médicaux et à l’orientation vers des spécialistes ; l’aide à la compréhension de résultats d’analyses ; des conseils en alimentation et prévention en santé ; ou encore un premier niveau de diagnostic médical avant orientation.
« Nous sommes dans un territoire en difficulté d’accès à des médecins traitants, alors certes, je peux entendre les besoins des jeunes mais pour autant, je ne remplace en rien un praticien ou tout autre professionnel de santé compétent, rappelle Manon Bodinier. Je peux les orienter si besoin. » À titre d’exemple, une jeune fille est venue à la permanence justement pour savoir comment trouver un médecin traitant car elle ne savait pas comment le chercher. « Nous avons contacté ensemble la Sécurité sociale, qui nous a donné une liste de praticiens acceptant encore des nouveaux patients ». Une autre jeune fille l’a sollicitée pour de la réassurance en amont d’une intervention chirurgicale sur son visage. L’infirmière a également été amenée à échanger sur les problèmes relationnels d’une jeune fille avec son entourage ou encore à informer un jeune qui ne comprenait pas le suivi médical dont il faisait l’objet.
LES PROFILS
Les jeunes vivant au sein de résidences Habitat jeunes sont souvent isolés. « Les démarches administratives peuvent être compliquées pour eux et ils sont généralement rassurés d’être accompagnés ». Pour assurer ce rôle, Manon Bodinier n’a pas reçu de formation spécifique. « En revanche, il est vrai que je ne m’étais jamais questionnée sur certains points, par exemple, la gestion de la mutuelle par les jeunes, cite-t-elle en exemple. J’ai besoin d’aller chercher certaines informations en amont des rendez-vous. » Pour se préparer au mieux, les matins des permanences, elle bénéficie d’un temps dédié pour approfondir les thématiques que les jeunes prévoient d’aborder avec elle, lorsqu’ils acceptent de l’indiquer en amont. Elle peut aussi assurer le suivi en envoyant des informations aux référents des structures, qui servent alors d’intermédiaires. « Nous avons une bonne communication entre nous, ce qui facilite l’accompagnement », conclut-elle.
Laure Martin