Un point d’étape a été présenté à l’occasion des 68es Journées d’étude du Comité d’entente infirmières et cadres (Cefiec), qui se sont déroulées du 22 au 24 mai, à Clermont-Ferrand. L'inquiétude sur le devenir de la formation et sur celui des acteurs, notamment du cadre de santé formateur, était palpable.
Il aura fallu attendre 2011 pour que la formation des cadres de santé rentre à son tour dans un processus de réingénierie. L'idée est de mieux former les cadres, en regard de la nouvelle gouvernance hospitalière et de l'universitarisation. Mais, les choses sont loin d'être simples.
« Deux grands métiers » définis
La première phase de la réingénierie, démarrée en juillet 2011 sous l’égide de la Direction générale de l’offre des soins (DGOS), est aujourd’hui achevée. Des référentiels d’activité et de compétence ont été déclinés pour les cadres responsables de secteur d'activités de soins et les cadres de santé formateurs de professionnels de santé. « Deux grands métiers » qui présentent des compétences communes, mais aussi spécifiques. « Les deux référentiels produits devraient bientôt être rendus publics », a précisé Michèle Lenoir-Salfati, adjointe au sous-directeur des ressources humaines du système de santé à la DGOS.
La deuxième phase de la réingénierie va démarrer le 10 juin avec, dans un premier temps, un groupe de réflexion qui va se réunir jusqu'à octobre en vue de définir, avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le contenu et le déroulement de la formation elle-même. Un groupe de production prendra le relais afin d’élaborer les référentiels de formation.
Des choix à faire
Les échanges de points de vue dans les mois à venir risquent d’être denses, tant les questions soulevées par cette réingénierie de la formation sont majeures et avec, à ce jour, toujours de fortes inconnues. A commencer par le cursus de formation en lui-même. Faut-il le conserver en l’état, mettre en place une formation en Y avec un tronc commun et des spécificités pour les deux métiers identifiés ou élaborer des cursus radicalement différents ?
La durée du cursus – de dix mois, actuellement - pose également question. Il pourrait être rallongé (4 semestres) avec une partie en alternance ; ce choix aurait notamment des incidences en termes de financement et sur le « remplissage » des 39 instituts de formation des cadres de santé (IFCS), qui ne font pas tous le plein aujourd’hui. Sachant aussi que de nombreux faisant fonction arrivent désormais dans les IFCS, peut-on envisager des entrées à plusieurs niveaux selon le profil, tout en définissant un temps de présence minimal ?
Master 1 ou 2 ?
La formation sera-t-elle de grade master 1 ou master 2, comme le revendique le Cefiec ? Par ailleurs, une intégration de la formation à l’université interrogerait la place et le statut des cadres formateurs. Faudra-t-il nécessairement être cadre pour enseigner ? L’accès à la formation via la validation des acquis de l’expérience (VAE) et la validation des acquis professionnels (VAP), le financement du cursus ou encore sa tutelle seront, enfin, discutés.
Les parties prenantes sont loin d'être à l'unisson sur le modèle à retenir. Toujours est-il que d'ici l'automne, des arbitrages vont devoir être faits.
Valérie Hedef-Capelle