Education thérapeutique: l'Ordre réclame une véritable consultation infirmière

10/12/2010

Education thérapeutique: l'Ordre réclame une véritable consultation infirmière

Début décembre, le Conseil national de l'ordre infirmier a abordé le rôle des IDE dans l'éducation thérapeutique, le futur répertoire partagé des professions de santé, le Code de déontologie ou encore les élections de l'an prochain…

« Il est urgent de créer une consultation infirmière en éducation thérapeutique, mais aussi en suivi de patients chroniques », a réclamé mercredi la présidente de l’Ordre national des infirmiers (ONI) Dominique Le Bœuf lors d’une conférence de presse organisée au lendemain d’une séance plénière du Conseil national de l'ONI.

Tandis que dans son rapport sur la médecine de proximité, l’ancienne ministre de la santé Elisabeth Hubert feint de découvrir que les infirmières pourraient peut-être, à l’avenir, investir un rôle d’éducation thérapeutique pour libérer du temps médical (1), l’Ordre infirmier a tenu à repositionner les infirmières sur « leur savoir-faire » et à rappeler que l’éducation thérapeutique, avec 150 heures dédiées dans leur programme de formation initiale, fait partie du « rôle propre » des infirmières, une réalité « largement oubliée », a déploré Mme Le Bœuf.

Face à l’explosion prévisible des maladies chroniques, « il était temps de reposer ce sujet », a-t-elle estimé, proposant de « saisir la Haute Autorité de santé (HAS) pour qu’on puisse, dans le cadre de la tarification à l'activité (T2A) définir et nomenclaturer » cette consultation infirmière.

Coeur de métier

« Dans le contexte français extrêmement médico-centré », a-t-elle fait valoir, il importe de rappeler sans cesse ce qui « relève de notre cœur de métier », alors qu’ « à la lecture des rapports qui sortent, on a l’impression que la médecine générale va se reconvertir dans l’éducation thérapeutique et que ce qui s’impose à nous dans notre pratique quotidienne d’un seul coup n’est visible pour personne ! », s’est-elle émue.

Au chapitre des grands dossiers qui attendent l’Ordre en 2011, Dominique Le Bœuf a cité la préparation de l’entrée des infirmières dans le Répertoire partagé des professions de santé (RPPS), censée intervenir au plus tard en janvier 2012, selon un décret paru en septembre 2010 sur l’inscription au RPPS des paramédicaux et des pharmaciens. Ce chantier s’annonce colossal pour la jeune instance ordinale puisqu’à terme, comme pour toutes les professions dotées d’une structure ordinale, l’Ordre des infirmiers deviendra le guichet unique d’entrée dans le RPPS en ce qui concerne les infirmières, signant de fait la disparition du fichier Adeli. La présidente de l’Ordre s’est dite « très sceptique » quant au respect des délais, rappelant que pharmaciens et sages-femmes avaient mis « cinq bonnes années à mettre en place le RPPS ». « Je sais bien que les infirmières font tout très vite, mais pour ce sujet-là je reste très prudente », a-t-elle plaisanté.

Code de dontologie

En ce qui concerne le Code de déontologie de la profession, toujours à l’état de projet dans les arcanes du ministère chargé de la Santé et dont l’ancienne ministre Roselyne Bachelot avait annoncé le blocage sous réserve de modification à la baisse du montant de la cotisation ordinale, la nouvelle équipe gouvernementale ne s’est pas encore manifestée. L’Ordre a bien pris contact avec le nouveau ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé Xavier Bertrand et sa secrétaire d’Etat en charge de la Santé Nora Berra, mais ceux-ci, encore requis par l’installation de leurs cabinets respectifs n’ont pas encore pris le temps de recevoir Mme Le Bœuf. De toute façon il est probable que l’Ordre apporte quelques modifications « à la marge » au projet de Code de déontologie (2), a annoncé la présidente. « On va le relire à l’aune de notre professionnalisme et de notre expérience : en neuf mois on a beaucoup travaillé et je pense que c’est sans commune mesure avec la vision des choses qu’on pouvait avoir, très conceptuelle et théorique », a-t-elle argumenté, se félicitant de ce que le projet de Code ait été « le document le plus demandé au Salon infirmier » de Paris en novembre.

Elections ordinales en 2011

Enfin, l’Ordre s’est d’ores et déjà lancé dans la préparation des premières élections ordinales post-création, prévues pour l’année prochaine avec le calendrier prévisionnel suivant : mai pour les conseillers départementaux, juillet pour les conseillers régionaux et novembre pour les conseillers nationaux. L’arrêté ministériel qui avait permis l’organisation ex nihilo des élections fondatrices de l’Ordre « va être substitué par un règlement d’élections », a expliqué Dominique Le Bœuf. Seuls pourront voter les IDE inscrits au Tableau depuis au moins deux mois à la date des élections, a-t-elle indiqué. S’agissant comme la première fois d’un vote électronique, ce règlement sera soumis à la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) pour avis.

 Au 6 décembre 2010, l’Ordre comptait 77.653 inscrits au Tableau, à jour de leur cotisation 2010-2011. Si la répartition des cotisants n’est pas encore connue dans le détail, « on sait que certains départements sont à plus de 30% d’infirmiers inscrits et d’autres à moins de 2% », a relevé la présidente, sans toutefois préciser lesquels.

Cécile Almendros

1 - Voir notamment en pages 66 et 69 du rapport Hubert.

2 - Soumis au ministère de la Santé en février 2010.

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