Au terme de quatre mois de réflexion sur l’organisation des soins de premier recours, Roselyne Bachelot a soigneusement évité les remous lors de la journée de restitution des Etats généraux de la santé (Egos) le 9 avril.
Dans son discours de clôture en présence de professionnels, d’étudiants et d’élus, elle a, en effet, repris les propositions les plus consensuelles de la synthèse des travaux : adaptation des cursus de formation, renforcement de la coopération entre les professionnels de santé, transferts de maîtrise de tâches.
En revanche rien sur les sujets de qui fâchent : régulation dans les zones surdotées, contraintes pour les médecins déjà installés, contrats individuels.
Ces précautions n’ont pas empêché l’intervention bruyante d’une quarantaine d’infirmières de la Fédération nationale des infirmières (FNI) et de l’Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux (Onsil) lors de ce discours.
« Ces concertations n’ont laissé aucune place aux vrais débats pour ne pas déroger à la pensée unique du moment », déplorait Philippe Tisserand. Les deux syndicats regrettent le manque de concertation des infirmières, qui, a prévalu, selon eux, lors de ces Egos.
Pour l’Onsil, ces propositions véhiculent aussi
« une vision passéiste des infirmières » : ils redoutent notamment le salariat des infirmiers libéraux au sein des maisons de santé. Ces deux associations demandent une nouvelle concertation.
Rappelons que la vocation de ces Egos est de fournir une batterie de propositions susceptibles de nourrir le chapitre
« accès aux soins » du futur projet de loi de modernisation de la santé, à l’automne prochain. Certaines conclusions des Egos doivent également
« cadrer » les prochaines négociations conventionnelles des médecins.
B.F.