Les trois centrales CGT, CFDT et FO confortent leur place de leaders aux élections professionnelles de la fonction publique hospitalière. Analyse en compagnie de Nicolas Fouque, directeur d’hôpital.
Le verdict des urnes est tombé. Avec un taux de participation de 50,59% (contre 58,22% en 2007), les élections professionnelles de la fonction publique hospitalière (FPH), du 20 octobre 2011, placent la CGT en tête avec 33,51%. Arrivent tout juste derrière la CFDT (24,46%) et FO (22,72%).
Les grands perdants
Alors que ces trois confédérations progressent par rapport à 2007, notamment la CGT qui gagne deux points, toutes les autres organisations reculent. « Les grands perdants sont la CFTC et la CFE-CGC », commente Nicolas Fouque, directeur d’hôpital, auteur de Gestion et pilotage des pôles hospitaliers (1). En effet, la CFTC perd un point, de 3,89% à 2,83%. La CFE-CGC, quant à elle, perd la moitié de ses voix, dégringolant de 0,54% à 0,33%.
Les surprises
En atteignant 8,66%, Sud chute de 0,5 point. « C’est important car Sud était jusque là dans une dynamique de progression, indique Nicolas Fouque. Elle trouve son étiage (niveau le plus bas atteint, NDLR) sous la barre des 10%. Or, c’est grosso modo ce qui permet aux organisations syndicales de prétendre à un siège dans les comités techniques d’établissement (CTE). Cela dit, il y a une hétérogénéité. Les listes Sud n’étaient pas forcément présentes partout. »
Le Syndicat des managers publics de santé (SMPS, ex-SNCH) subit lui aussi un revers. Il laisse dans les urnes la moitié de ses voix, chutant de 0,92% à 0,42%. « Ce syndicat avait signé les accords mettant fin à la retraite à 55 ans pour les infirmiers », rappelle Nicolas Fouque.
R.A.S
Placé en cinquième position, l’Unsa parvient presque à se maintenir avec 4,37%. Elle égare toutefois 0,3 point durant cette élection à un tour. La Coordination nationale infirmière (CNI), en revanche se voit amputée de près d’un tiers de ses voix, tombant de 0,85% à 0,62%.
Les conséquences ?
Pour l’heure, le ministère de la Santé n’a toujours pas communiqué la répartition des sièges dans les hautes instances, notamment au Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière (CSFPH). « Malgré ses mauvais résultats nationaux, le SMPS pourrait conserver son siège », estime Nicolas Fouque. Ce phénomène avait déjà été observé en 2007 pour la CFE-CGC et le SCNH (aujourd’hui SMPS).
Au sortir de ce scrutin, qui s’est joué sur fond de réforme, plusieurs organisations syndicales semblent disparaître du paysage hospitalier. Reste à savoir si, comme l’autorise la loi de rénovation du dialogue social de 2010, des organisations telles que la CFTC et la CFE-CGC se lanceront à l’avenir dans des stratégies d’alliance…
A ne pas perdre de vue non plus : les spécificités territoriales suscitent parfois des analyses locales bien différentes. En atteste le cas de l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) où Force ouvrière, déjà majoritaire en 2007, croît nettement mieux que sur le plan national. Elle grimpe de trois points pendant que la CFDT se voit délester de deux points…
Marjolaine Dihl
1 - Ed. Berger-Levraud, 2011.