Erreur d’injection fatale : une infirmière du centre hospitalier de Montbéliard condamnée à six mois de prison avec sursis pour homicide involontaire | Espace Infirmier
 
15/09/2008

Erreur d’injection fatale : une infirmière du centre hospitalier de Montbéliard condamnée à six mois de prison avec sursis pour homicide involontaire

Une infirmière a été condamnée vendredi à six mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Montbéliard (Doubs) pour homicide involontaire, après avoir été reconnue responsable du décès d’un sexagénaire à qui elle avait fait une injection erronée.

Les faits remontent au 15 septembre 2007. Ce jour-là, au centre hospitalier de Montbéliard, l’infirmière mise en cause effectuait sa tournée auprès d’une dizaine de patients et avait été sollicitée par la victime, âgée de 64 ans, pour lui injecter du sérum physiologique. Au lieu de cela, l’infirmière a pratiqué une injection de chlorure de potassium qui a conduit au décès quasi immédiat du patient.

Elle aurait confondu des flacons de sérum en plastique avec des ampoules de verre, destinées à une autre patiente, qui contenaient du chlorure de potassium, selon son avocat, Me Braillard. Sans pouvoir expliquer son erreur, elle l’a reconnue immédiatement, a ajouté le magistrat.

La victime, suivie pour une chimiothérapie au service oncologie, devait quitter l’hôpital le soir même. Vendredi, à l’audience, le tribunal a pointé quelques bizarreries. Il s’est en effet écoulé quatre à cinq heures entre le moment du décès et son signalement à la direction. La chambre du patient a par ailleurs été nettoyée comme s’il s’était agi d’un décès naturel.

Enfin, le certificat de décès rédigé par un médecin de l’hôpital se bornait à mentionner l’arrêt cardiaque, sans en préciser la cause. L’ordonnance de renvoi de l’affaire devant le tribunal correctionnel qualifiait d’ailleurs de « faux » ce certificat de décès, mais aucune charge n’a finalement été retenue contre le médecin.

Quant aux charges de « dissimulation de preuve » retenues contre l’infirmière, elles ont été abandonnées par le tribunal.

Le jugement final est toutefois plus sévère que les réquisitions du procureur puisque celles-ci n’étaient que d’un mois de prison avec sursis. Selon son avocat, la prévenue ne devrait pas faire appel de sa condamnation à six mois d’emprisonnement assortis de sursis. Me Braillard a qualifié cette peine d’ "habituelle" au regard de la jurisprudence en matière d’homicide involontaire en milieu médical.

C. A. (avec APM)

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