15/02/2008

États généraux de la santé : la piste des maisons pluridisciplinaires

La question de la liberté d’installation n’a pas été tranchée. Les "maisons de santé pluridisciplinaires" séduisent sans faire l'unanimité.

Quelle offre libérale pour garantir l’accès aux soins de proximité ? La première phase des États généraux de l’organisation de la santé (Égos), lancés suite au mouvement de grève des internes en médecine, s’est achevée le vendredi 8 février dernier lors d’une journée de débats consacrés à cette question. Elle faisait suite à deux mois de travaux du ler groupe de concertation, composé de médecins, d’étudiants, d’interne, de chefs de clinique et d’usagers.

Alternative à la rémunération à l’acte, réforme de la formation initiale, nouveaux modes d’exercice… un premier volet de proposition a été retenu par les pilotes de ces États généraux, Annie Podeur, directrice de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (Dhos) et Yvon Berland, président de l’Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS). L’essentiel aux yeux des représentants des médecins : l’épineuse question de la liberté d’installation n’a pas été tranchée...

Parmi les mesures formulées pour favoriser l’installation des professionnels de santé, « dans les zones sous dotées ou fragiles », le développement des maisons de santé pluridisciplinaires a particulièrement retenu l’attention des participants. Il s’agirait de favoriser la venue de médecins généralistes en zones sous dotées ou fragiles en les incitant à exercer au sein de ces structures « en prenant en charge, sur fonds d’assurance-maladie éventuellement complétés par des aides des collectivités territoriales, en tout ou partie, le secrétariat, la logistique informatique… » Une piste prévoit également la mise en place après l’internat d’un salariat pour une période de trois ans aux jeunes médecins exerçant en maison pluridisciplinaire.

Cette proposition, qui va dans le sens du rapport Juilhard sur les maisons de santé rendu public à l’automne 2007, semble en effet répondre à la demande des professionnels de santé et des étudiants, qui souhaitent lutter contre l’isolement en zone rurale ou périurbaine. Elles présentent aussi l’avantage d’améliorer la coordination et la continuité des soins. Pourtant, elle ne fait pas l’unanimité. Certains responsables syndicaux craignent notamment une remise en cause, in fine, de l’exercice libéral.

Les Égos se poursuivent maintenant avec, cette fois les spécialistes et les professions paramédicales. Un cloisonnement que leurs représentants déplorent : « Il est regrettable que les discussions sur les soins de premier recours n’aient pas intégré d’emblée les infirmiers et les pharmaciens », regrette Philippe Tisserand, président de la FNI.

B.F.


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