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Le Comité d’entente des formations infirmières et cadres (CEFIEC) a publié le 13 février, pour la deuxième année consécutive, les résultats de son enquête annuelle « suivi de cohortes des étudiants infirmiers ». Ils le conduisent à recommander des actions pour affiner les orientations en Ifsi.
Pour la cohorte 2019/2022, c’est-à-dire l’ensemble des étudiants en soins infirmiers (ESI) entrés en formation en 2019, l’enquête1 révèle que 60,90 % d’entre eux ont été diplômés en juillet 2022. A ce chiffre, il convient d’ajouter 2,32 % d’étudiants issus de cohortes précédentes (redoublement, césure), ce qui fixe à 63,21 %, le taux de réussite au jury final en juillet 2022.
La déperdition d’environ 40 % s’explique par les étudiants qui n’ont pas pu se présenter à la session de juillet, parce que, par exemple, ils n’avaient pas validé tous leurs ECTS (crédits) nécessaires. « Cela ne veut pas dire pour autant que sur une année, seulement 60 % des ESI sont diplômés, précise Michèle Appelshaeuser, présidente du Cefiec. Car les ESI de la même cohorte peuvent se présenter à trois autres sessions pour obtenir leur diplôme. »
Ainsi, en 2022, 10 124 étudiants tous parcours de formation confondu ont été présentés au jury du Diplôme d’État Infirmier par les 152 Instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi). Parmi eux, 9452 étudiants ont obtenu leur diplôme, c’est-à-dire que 93,36 % des étudiants présentés par les IFSI participants à cette étude ont été diplômés
Des pistes pour améliorer les parcoursFace aux résultats de cette étude, le CEFIEC propose des pistes d’évolution et d’amélioration tant sur le plan de la formation à l’Ifsi qu’en stage en milieu clinique, pour trouver des leviers visant à prévenir les ruptures de parcours, accompagner la professionnalisation des futurs infirmiers et préserver l’efficience des formations en soins infirmiers. « Nous souhaitons que l’orientation des futurs bacheliers vers des études en soins infirmiers soit la plus efficace possible, rapporte Michèle Appelshaeuser. Nous aimerions qu’ils intègrent un Ifsi en tout connaissance de cause, afin qu’ils ne soient pas surpris les premières semaines de formation. » Et d’ajouter : « Auparavant, lorsque les bacheliers préparaient le concours d’entrée aux Ifsi, ils devaient se questionner sur leur futur métier. Aujourd’hui, cette maturation peut manquer à certains d’entre eux, et nous devons y travailler. »
Le Cefiec propose ainsi de travailler sur l’orientation des futurs étudiants en soins infirmiers dès le secondaire, de favoriser une réflexion commune entre le corps enseignant et les formateurs d’instituts pour accompagner le projet d’orientation ou encore de promouvoir les portes ouvertes des Ifsi. Il plaide également pour la professionnalisation et la valorisation de la fonction de tutorat. Et, afin de permettre aux ESI de mener leur étude dans les meilleures conditions possibles, il souhaite que soit facilité leur accès aux besoins primaires ou encore que les délais de prise en charge financière pour les candidats bénéficiant d’une formation professionnelle continue soient réduits.
1. Réalisée entre le 20 septembre et le 20 novembre 2022, cette enquête repose sur les données recueillies auprès de 152 Instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) sur 309 structures adhérentes au CEFIEC. Elle offre une vision sur un panel de 44 745 étudiants en soins infirmiers (ESI) concernant la diplomation de la cohorte 2019-2022, les modes d’admission des étudiants, la mixité de leurs profils ainsi que les taux de déperdition et de diplômés en fin de cursus.