BCFC-Shutterstock
Une faute de diagnostic médical engage la responsabilité du centre hospitalier, mais vu l’avancée des lésions déjà constituées, seulement au titre de la perte de chance (CAA de Lyon, 16 mars 2023, n° 21LY03774).
Une dame s'est rendue, le 16 juin 2006, au service des urgences du centre hospitalier de Givors en raison de douleurs abdominales intenses évoluant depuis plusieurs mois. Les examens réalisés ne mettant en évidence aucune anomalie, elle a été autorisée à regagner son domicile le 20 juin suivant.
En raison de la persistance des douleurs, elle s'est de nouveau rendue au service des urgences le 1er juillet à 23 heures puis le 2 juillet à 3 heures du matin. Elle subira finalement, le 4 juillet, une intervention qui mettra en évidence une nécrose étendue de l'intestin grêle et du gros intestin rendant nécessaire l'ablation des zones de nécrose. Compte-tenu de l'étendue de cette nécrose, la patiente subira plusieurs opérations chirurgicales de résection et d'ablation puis, une greffe multi-organes en septembre 2007 dont les suites, marquées par des phénomènes de rejet, conduiront à une altération de son état général.
AnalyseLe diagnostic de thrombose artérielle du tronc cœliaque et de l'artère mésentérique supérieure aurait dû être établi dès le 1er juillet 2006 ce qui aurait permis, après l'instauration d'un traitement médical adapté, d'éviter la nécrose intestinale.
Les lésions nécrotiques étaient déjà constituées et elles auraient résisté au traitement mis en place de sorte que ce retard de diagnostic n'a généré qu'une perte de chance pour la patiente d'éviter les complications survenues.
Gilles Devers, avocat à la cour de Lyon
Retrouvez l'intégralité de l'article sur : https://www.espaceinfirmier.fr/presse/objectif-soins-et-management/article/n-293/jurisprudence-en-matiere-de-responsabilite-hospitaliere-avril-2023-LQ9913336C.html