07/10/2009

Grippe A(H1N1): les mesures à prendre en faveur des plus démunis enfin diffusées

Les dispositions prévues en faveur des personnes en situation d'exclusion viennent d'être communiquées aux représentants de l'Etat.

Que faire pour assurer la continuité de la prise en charge des personnes vivant à la rue en cas de pandémie grippale ? Après les instructions adressées aux directeurs d'établissement pour personnes âgées dépendantes et la mobilisation organisée dans le secteur du handicap et dans celui de la petite enfance, les dispositions prévues en faveur des personnes en situation d'exclusion viennent enfin d'être communiquées aux représentants de l'Etat.

Très attendues par les acteurs de la lutte contre l'exclusion (l'Espace éthique de l'AP-HP avait, par exemple, jugé en septembre que les recommandations gouvernementales étaient «trop théoriques et décalées» par rapport à la réalité des sans-abri), la circulaire interministérielle diffusée par la Direction générale de l'action sociale (DGAS) réaffirme les grands principes de continuité de l'activité des structures et des associations et de prise en charge sanitaire de ces populations.

«Dans un environnement possiblement dégradé du fait de l'absentéisme dû à la pandémie, les structures médico-sociales et sociales devront rester ouvertes», indique ainsi ce texte, qui fait référence aux recommandations contenues dans les fiches DGAS élaborées en mars 2007, en prévision de la grippe aviaire.

Un suivi ouvert aux étrangers sans papiers

«Il s'agit des structures, le plus souvent associatives et animées par des professionnels et des bénévoles, qui accueillent, orientent, hébergent ou logent des personnes sans domicile (SDF) ou mal logées», poursuit la circulaire, en invitant les préfets qui en sont destinataires à inciter «chaque responsable de structure à élaborer un plan de continuité des activités (PCA) et à désigner un référent pandémie grippale chargé de coordonner sa mise en oeuvre».

Il faudra aussi, «autant que possible», conforter les dispositifs d'aide aux personnes démunies, notamment pour l'aide alimentaire et les soins.

Les personnes vivant en situation d'exclusion ou de précarité nécessiteront d'ailleurs, plus précisément, un «suivi particulier» afin de bénéficier du même accès aux soins que le reste de la population, et ce, souligne la circulaire, «quelle que soit leur situation administrative au regard des conditions de séjour sur le territoire national», c'est-à-dire que ce suivi doit aussi profiter aux étrangers en situation irrégulière.

Pallier les difficultés d'accès aux soins

De fait, «les populations vivant dans la précarité ont vocation à bénéficier de la couverture maladie universelle (CMU) ou de l'aide médicale de l'Etat (AME) et, à ce titre, à recevoir en cas de pandémie les traitements médicaux nécessaires et les masques chirurgicaux destinés à protéger leur entourage», ces produits devant leur être délivrés gratuitement en pharmacie sur prescription médicale.

Certaines personnes rencontrent toutefois des difficultés d'accès aux soins, n'ayant pas de droits ouverts ou ne souhaitant pas révéler leur identité, rappelle cependant la circulaire. Or, eu égard à leur «état de santé dégradé compte tenu de pathologies liées à la vie à la rue, notamment respiratoires, qui les rend particulièrement vulnérables au virus grippal», elles font déjà souvent l'objet d'une prise en charge sanitaire assurée par les associations médicales humanitaires, dans le cadre de centres de santé ou de rencontres avec leurs équipes mobiles (maraudes).

«Il importe que l'action de ces associations soit confortée durant la pandémie», insiste donc le courrier adressé aux préfets, «car les difficulté d'accès aux soins sont autant de facteur de risques supplémentaires en cas de pandémie et sur-morbidité». La DGAS et la direction générale de la santé (DGS) étudient donc les modalités qui pourraient permettre d'améliorer l'accès de ces malades aux antiviraux et aux masques chirurgicaux. Une instruction complémentaire doit préciser ultérieurement les modalités de ce dispositif.

Prendre en compte l'exclusion dans la vaccination

Les situations d'exclusion doivent enfin être prises en compte dans la préparation du schéma départemental de vaccination contre le virus pandémique A(H1N1), indique encore la circulaire.

Quant à la distribution de masques FFP2 aux professionnels, bénévoles et usagers des établissements sociaux et médico-sociaux (en référence à la note Intérieur/DGS/DGAS du 26 juin 2009), elle doit concerner, outre les structures assurant l'hébergement des personnes âgées ou des personnes handicapées, et les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD), les structures et services qui accueillent, orientent, hébergent ou logent des personnes sans domicile ou mal logées et les organismes assurant des interventions de rue auprès de personnes vivant en situation de précarité (équipes mobiles).

Une séance d'information départementale doit enfin être organisée par les représentants de l'Etat avec les responsables des structures et des associations concernées sur la nécessité d'élaborer leur PCA, d'identifier les référents, de transmettre les messages de prévention, etc. De même les préfets devront assurer l'information des centres 115, en veillant cependant à ce que le 115 ne devienne pas un numéro d'appel de référence pour la pandémie.

A. S.

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