Pour les infirmières libérales, la campagne de vaccination antigrippale, qui s’est ouverte le 28 septembre, devait être placée sous le signe du changement. La nouvelle convention nationale, signée en juin avec l’Uncam, prévoyait en effet la possibilité pour eux de réaliser des vaccinations sans prescription médicale (hors primo-injection), et ce dès la campagne 2007.
Las ! Les modifications réglementaires, indispensables à la mise en œuvre du dispositif, n’ont pas eu lieu. Selon l’Uncam, trois décrets étaient nécessaires pour que le dispositif se mette en place. Le premier devait modifier le code de la santé publique, pour autoriser les infirmiers à vacciner sans prescription médicale. Le second concernait la délivrance des vaccins par les pharmaciens, et le troisième réglait la question des remboursements par l’assurance maladie. Or, l’Académie nationale de médecine, consultée sur l’opportunité de telles mesures, a émis, le 17 septembre, un avis défavorable.
« Inutile de dire que nous avons été très surpris par ce retournement de situation, s’exclame le président de Convergence infirmière, Marcel Affergan. L’Uncam, les infirmiers, le Conseil national de l’ordre des médecins, tout le monde s’était déjà prononcé en faveur du dispositif. » En réaction à cet avis, le syndicat Onsil a d’ailleurs immédiatement encouragé les infirmières libérales à boycotter la campagne de vaccination en cours.
Mais pour Annick Bouta, présidente du Sniil, le rebondissement était à prévoir : « Autoriser les infirmiers à revacciner sans prescription constitue un véritable transfert de compétences. Or, en France, les esprits ne sont pas du tout mûrs pour cela, explique-t-elle, tout en dénonçant une « remise en cause de la convention nationale. »
S.L.