La première campagne de recueil des indicateurs de la qualité et de la sécurité des soins de la HAD montre une bonne tenue des dossiers mais pointe des faiblesses dans la prise en charge des patients.
Des « résultats encourageants » mais « un potentiel d’amélioration important ». La première campagne de recueil d’indicateurs de la qualité et de la sécurité des soins de la HAD, rendue publique par la Haute autorité de santé (HAS) mardi 24 avril, dresse un bilan en demi-teinte.
Ces résultats sont basés sur l’analyse de 11 189 dossiers de patients adultes, correspondant à des séjours d’au moins huit jours réalisés entre le 1er février et le 30 novembre 2010 au sein des 201 établissements de santé qui ont participé à l’enquête*. Les patients en HAD ont en moyenne 68 ans et sont à égale proportion des hommes et des femmes. Trois patients sur quatre sont totalement dépendants. Les séjours durent en moyenne 32 jours.
Cinq indicateurs ont été évalués. Les deux premiers concernent la coordination des soins : tenue du dossier du patient et délai d’envoi des courriers de fin d’hospitalisation. Les trois autres portent sur l’amélioration de la prise en charge des patients : évaluation de la douleur, suivi du poids et évaluation du risque d’escarre.
Des courriers de fin d’hospitalisation perdus
En moyenne, 71 % des dossiers sont bien tenus. Un score national qui cache des disparités importantes : 36 % à 98 % des dossiers, selon les établissements, remplissent cette condition. Douze critères ont été pris en compte, notamment l’organisation du dossier, le nécessaire accord du patient ou de son entourage pour la prise en charge en HAD ou la présence du document médical justifiant l’admission. Les critères ayant eu les moins bons résultats sont en relation avec la coordination des soins, en amont comme en aval. Seuls 56 % des dossiers comportent un protocole de soins renseigné et daté et 45 % mentionnent l’organisation du traitement médicamenteux a priori. Le courrier de fin d’hospitalisation ne comporte tous les éléments nécessaires que dans 53 % des dossiers, et la transmission des informations assurant la continuité des soins n’est conforme que dans 46 % des dossiers.
De gros efforts sont à faire sur le délai d’envoi du courrier d’hospitalisation. Dans seulement 33 % des cas, il est envoyé complet et sous huit jours au médecin traitant. Dans la majorité (45 %) des cas de non-conformité à cet indicateur, le courrier de fin d’hospitalisation s’est tout simplement perdu. Le rapport souligne que « l’informatisation constitue un outil d’amélioration de la tenue du dossier du patient et de l’envoi des courriers complets dans les délais ».
Parmi les trois indicateurs visant l’amélioration de la prise en charge des patients, le mieux suivi est l’évaluation de la douleur des patients (58 %). « La première évaluation de la douleur avec une échelle n’est retrouvée que dans 64 % des dossiers mais elle est presque toujours suivie d’une seconde mesure », constate la HAS. Si elle est bien réalisée pour les patients en soins palliatifs (67 %), elle l’est beaucoup moins dans le cadre des prises en charge obstétricales (26 %). L’évaluation du risque d’escarre ne concerne qu’un patient à risque sur deux. Quant au suivi du poids, il n’a été réalisé que dans 39 % des dossiers en moyenne.
Pour la HAS, la « variabilité des résultats nationaux et régionaux confirme la pertinence de la poursuite du recueil des indicateurs ». Une seconde campagne, menée en ce début d’année, permettra d’évaluer les améliorations mises en œuvre par les établissements en 2011. Ses résultats seront rendus publics sur le site PLATINES.
Aveline Marques
*Tous les établissements ayant une activité d’hospitalisation à domicile, soit 290, étaient concernés ; le recueil n’était obligatoire que pour ceux qui ont réalisé plus de 30 séjours hospitaliers en 2009. Pour chacun de ces établissements, répartis dans 24 régions, soixante dossiers ont été tirés au sort pour être analysés.