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Dans un avis rendu public vendredi 28 janvier, la HAS recommande que les infirmières puissent prescrire et administrer aux patients de plus de 16 ans les vaccins « non vivants » inscrits au calendrier vaccinal. Les organisations infirmières s’en réjouissent.
La Haute Autorité de santé (HAS) se prononce donc favorablement à l’extension des compétences vaccinales des infirmières, également des pharmaciens et sages-femmes. Ces professionnels seraient ainsi « autorisés à prescrire et administrer les vaccins non vivants inscrits au calendrier vaccinal aux personnes âgées de 16 ans et plus ». À savoir : les vaccins diphtérie-tétanos-coqueluche-poliomyélite, contre les Papillomavirus humains, l’hépatite A et l’hépatite B, les méningocoques A, C, W, Y et la grippe. La HAS exclut cependant les vaccins contre le méningocoque B et la rage qui sont « relatifs à des situations particulières et rares ». En outre, les « personnes immunodéprimées dont les schémas vaccinaux peuvent être différents, spécifiques et complexes » n’entreraient pas dans le périmètre d’exercice de ces mêmes professionnels. Sans fermer la porte à la vaccination des enfants et adolescents jusqu’à 16 ans, la Haute Autorité de santé affirme qu’elle « fera l’objet d’un travail spécifique ». Cette extension de compétences est assortie de deux conditions : « s’assurer en préalable que ces professionnels aient suivi une formation, et si possible une formation interdisciplinaire ; et renforcer et améliorer la traçabilité de la vaccination par la mise en place d’un carnet de vaccination utilisé par tous. »
Des opportunités supplémentaires pour vaccinerPour étayer son avis, la HAS s’appuie sur plusieurs constats. Selon elle, l’épidémie de Sars-CoV-2 a démontré l’intérêt de la vaccination par « des acteurs de proximité qui, en complément des médecins, jouent aussi un rôle très important dans l’information des populations ». De plus, l’extension constitue un « élément indispensable d’une approche globale et coordonnée de la santé ayant pour objectifs de réduire les inégalités de santé et de promouvoir la prévention », a-t-elle fait valoir.
Un avis accueilli favorablement par les organisations infirmières. « Il était temps, car la France est lanterne rouge, les autres pays du monde plaçant les infirmières en première ligne pour la vaccination de la population », a exprimé, dans un communiqué, le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI). « Nous espérons qu’avec ce positionnement de la HAS, le gouvernement va enfin reconnaître nos compétences », poursuit l’organisation. Même accueil du côté de l’ordre infirmier. Pour Patrick Chamboredon, son président, « l’extension des compétences vaccinales […] garantit une meilleure couverture vaccinale de la population française puisque les infirmiers sont les derniers professionnels de santé à se rendre au domicile des patients. Enfin, c’est la reconnaissance d’une compétence infirmière déjà largement reconnue à l’étranger ».
La rédaction d’Espaceinfirmier.fr
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Clausener M., « Politique de prévention : élargir les compétences des professionnels de santé », Espaceinfirmier.fr, le 07/12/2021.