DR
La FHF salue les ouvertures du gouvernement sur l’Ondam, mais s’inquiète des conséquences de certaines initiatives parlementaires sur les personnels hospitaliers. Et pour le reste, l’organisation prend date sur la future loi de programmation de la santé.
Une fois n’est pas coutume ? Le monde hospitalier n’a pas trop à se plaindre des toutes dernières orientations gouvernementales. Beau joueur, Arnaud Robinet reconnaît les efforts contenus pour son secteur dans le nouveau PLFSS, qui devraient se traduire par 1 milliard d’euros supplémentaires pour le secteur : « Saluons l’Ondam à 3,3 % annoncé par le gouvernement, mais restons vigilants. Nous jugerons sur pièces », observe le maire de Reims qui préside la Fédération hospitalière de France.
Pour la FHF, qui a présenté mardi 21 janvier ses priorités pour les mois qui viennent (psychiatrie et santé des femmes notamment), l’autre bonne surprise est venue, mi-janvier, du discours de politique générale du Premier ministre François Bayrou plaidant pour « une logique de financement pluriannuel » pour le secteur
La FHF qui réclame depuis des mois une véritable loi de programmation de la santé est évidemment toute disposée à relever ce défi : « 5 ans après le Covid, avons-nous tiré les leçons de cette crise ? Non ! Nous devons transformer notre système de santé », martèle son président, pour qui la santé, doit disposer – au même titre que les secteurs régaliens (justice, défense, police) – d’une loi de programmation digne de ce nom. Et la FHF de prendre la balle au bond, promettant de s’investir dans cette dynamique dans les mois qui viennent : « Que les parlementaires se saisissent du sujet. Sinon, nous proposerons un livre blanc », annonce Zaynab Riet, Déléguée générale de la fédération.
Ces perspectives ne gomment pas les préoccupations du moment. À la FHF, on rappelle que le tissu hospitalier n’a jamais été autant dans le rouge financièrement. Malgré une activité du secteur en hausse de 4 % l’an passé, l’inflation et des mesures sociales insuffisamment compensées ont conduit à un renchérissement du déficit, constant sur les 5 dernières années. On redoute une nouvelle dégradation en 2024 et une projection du déficit des établissements de 3,5 milliards d’euros (hors activités médico-sociales), traduisant une inédite et préoccupante dégradation des capacités d’auto-financement des hôpitaux. La situation aux urgences, « baromètre de notre système de santé », continue aussi de préoccuper à la FHF à l’heure des plans blancs et de l’épidémie de grippe. Et même si, dixit Zaynab Riet, 96 % de la population est désormais couverte par un SAS (service d’accès aux soins).
MOINS DE POSTES VACANTS QU’AVANT
Autre préoccupation constante des responsables hospitaliers : les ressources humaines, avec des tensions sur les recrutements. À la FHF, on fait état de « progrès notables sur l’attractivité » des établissements. La dernière enquête portant sur 2022-2023 pointait des améliorations sur les postes infirmiers, avec 3 % de postes vacants, soit moins qu’un an auparavant (5,7 %), pour 2,4 % chez les aides-soignantes. « On espère une nouvelle amélioration en 2024 » explique Rodolphe Soulié, responsable RH de la fédération, qui table notamment sur la progression des diplômés à la sortie des instituts infirmiers.
Encore faudrait-il que des signaux négatifs ne viennent pas contrecarrer ce mouvement. Interrogés sur les récentes initiatives au Parlement, touchant les personnels de la fonction publique, les responsables de la FHF ne cachent pas leurs inquiétudes. La baisse de la rémunération des fonctionnaires (à 90 % de leur rémunération complète) en cas de maladie, votée récemment au Sénat ? Arnaud Robinet prévient que la FHF se montrera « vigilante sur l’assiette » retenue, compte tenu de la part de primes dans les revenus des personnels. Au passage, sa fédération observe que le taux d’absentéisme à l’hôpital est en baisse ces dernières années, une dynamique d’autant plus remarquable, souligne-t-on, compte tenu de la lourdeur des tâches exercées et de la part importante de femmes dans les effectifs, influant sur les congés maternité.
Autre initiative parlementaire qui concerne les personnels hospitaliers : la proposition de loi de Bernard Jomier, déjà votée au Sénat il y a 2 ans, doit être discutée à l’Assemblée nationale jeudi 23 janvier. Il s’agit de fixer un quota minimum de personnel soignant par patient. Une modification, qui inquiète la FHF, où l’on met en évidence ses conséquences en termes d’embauches massives et de surcoût. « Si elle devait avoir un caractère opposable, les hôpitaux seraient dans l’incapacité de la mettre en œuvre sans baisse capacitaire, » prévient Zaynab Riet.
Jean Paillard
À lire sur le même sujet : Recrutement infirmiers au sein des hôpitaux publics : l’effort doit être maintenu
Toutes nos formations de santé :
- Gestes et soins d’urgence
- Douleur
- Expertise soignante et relations dans le soin
- Management de la qualité et des risques
- Droit et éthique
- Gérontologie et gériatrie
- Santé mentale et handicap
- Santé, qualité de vie et des conditions de travail
- Incendie et sécurité au travail
Feuilleter le catalogue
Demander le catalogue en version pdf à contact@sauvgard.com