De 1.600 personnes selon la préfecture à 3.500 selon les organisateurs ont manifesté jeudi à Paris pour exiger le retrait du projet de loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST), débattu jusqu’à demain à l’Assemblée nationale.
Les fédérations santé de la CGT, la CFTC, FO, Sud, la CFE-CGC, l’Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH), la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH) et l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) avaient appelé à des rassemblements et manifestations dans toutes les grandes villes de France pour réclamer l'augmentation des budgets et la révision des modalités de financement des établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux publics et privés participant au service public hospitalier (PSPH), la réouverture des lits et places d'hospitalisation supprimés pour des contraintes budgétaires, l'arrêt des suppressions de postes et la création des emplois nécessaires à l'accomplissement d'un véritable service public, la prise en compte des besoins de formation et une politique salariale reconnaissant les qualifications.
« On en a marre d’être exploité et sous-payé !"
Jeudi en fin d’après-midi, le ministère de l’Intérieur n’était pas encore en mesure de donner les chiffres nationaux de la mobilisation en cette journée préparatoire à la grande journée de grève et de mobilisation interprofessionnellle du 19 mars.
A Paris, le rendez-vous avait été donné à 10h30 à Sèvres-Babylone. Trois quarts d’heure après, une forêt de drapeaux syndicaux commençait à peine à s’ébranler vers l’Assemblée nationale, point d’arrivée de la manifestation. Sud et la CGT étaient particulièrement représentés.
Si le cortège était essentiellement composé d’hospitaliers franciliens, quelques autres régions étaient présentes à travers de petites délégations comme les CHU de Tours et Caen et l’hôpital de Bayeux (Calvados). Les personnels de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris étaient les plus nombreux et les plus bruyants, chantant par exemple sur l’air de la Compagnie Jolie Môme : « C’est dans la rue qu’ça s’passe quand il s’passe quelqu’chose » puis « on va pas se laisser faire ! ». Sur les banderoles et les autocollants des personnels de l’hôpital Bicêtre, de l’hôpital Sainte-Anne, de l’hôpital Necker enfants malades, de l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul ou du Samu de Paris pour ne citer qu’eux, on pouvait lire les slogans suivants : « La loi Bachelot tue l’hosto », « Non à la Sarko psy », « Des moyens humains pour les soins. Non au tout sécuritaire ». Un groupe d’hospitaliers scandait : « On en a marre d’être exploité et sous-payé !".
Faible taux de grévistes
Tous réclamaient le retrait pur et simple du projet de loi HPST, estimant qu’il n’est « ni amendable, ni réformable ». Selon le ministère de la Santé, le taux de participation à la grève (sans compter les personnes assignées au service minimum) était de 3,57% dans les hôpitaux (3,35% pour les non médicaux et 6,24% pour les praticiens), soit une bien moindre mobilisation que le 29 janvier, jour de la dernière grande grève générale interprofessionnelle à laquelle le secteur hospitalier avait massivement participé avec 19,6% de grévistes parmi les non médicaux et 11,05% de grévistes parmi les praticiens.
Entamé le 10 février, l’examen du projet de loi par l’Assemblée nationale s’achève demain. Les députés doivent procéder au vote solennel mardi. Présenté dans le cadre de la procédure d’urgence, le texte ne fera l’objet que d’une seule lecture dans chaque chambre. Il doit encore passer devant le Sénat.
C. A.